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Les lundis de Louis-Joseph Delanglade (20 novembre 2012 - 12 mai 2014)

Ces notes concises, claires, nettes et précises, signées Louis-Joseph Delanglade, généralement mises en ligne le lundi, rédigées la veille, illustrent et éclaircissent, chaque semaine, notre position sur les sujets importants du moment.

C'est la raison pour laquelle nous les avons regroupées sur cet unique document où elles pourront toujours être consultées. Elles sont classées par date, de la plus récente à la plus ancienne.

Nous avons maintenu les commentaires, nombreux, souvent fort intéressants. Ils complètent et, le cas échéant, approfondissent les sujets traités. Ils font partie intégrante de la vie de ce blog. Merci à tous ceux qui y participent*. 

Lafautearousseau

* Ont participé aux commentaires : academos - Anatole - Antiquus - Baphomet -Barabas - Benoît - blh - capodistria - Catoneo - claude - Créon - Cygne noir - DC - de Barry - de Wargny - Dupond - ELEC 33 - Ferrante - Foucher - François Delpla - giscard - Hélène Richard-Favre - Jean ASSINO - Jean Louis FAURE - Jihème - Lallement - Le Gerfaut - Lepage - LUC - Maubert - Nicolas - Odonne Michèle - Parabellum - Patrick HAIZET - Pierre Builly - RN-VAR - sabbatini Jean - Scaamouche - SETADIRE - Sylvie HOUBOUYAN - Thulé - Yves - Washie.  

 

lundi, 12 mai 2014

Et pourtant… 

MM. Mariani et Zemmour viennent de soulever cette semaine l’ire de la bien-pensance. Le premier a osé rappeler dans un tweet une vérité historique d’évidence sur l’esclavage et souhaité, en conséquence, qu’on cesse de toujours culpabiliser les seuls Européens. Le second a dénoncé, sur les ondes de R.T.L., « les bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d’Africains… » qu’il estime responsables de la plupart des actes de délinquance.

 

Tout le monde sait que MM. Mariani et Zemmour disent la vérité. A commencer par ceux qui s’en indignent. Mais on sait aussi, depuis le fameux « il ne faut pas désespérer Billancourt » de Jean-Paul Sartre, que mensonge et moraline font bon ménage. Cela explique la fameuse et délétère loi mémorielle de Mme Taubira sur l’esclavage, laquelle loi occulte sciemment les autres traites négrières - intra-africaine ou arabo-musulmane : il ne fallait pas, paraît-il, désespérer les cités pour les habitants desquelles dire la vérité eût constitué un choc insupportable. On sait encore, depuis les grands procès de l’Union Soviétique, que, plutôt que d’aborder une question contradictoire, mieux vaut psychiatriser son adversaire. C’est ce que vient de faire le CRAN quand il dénonce « le délire » d’un Zemmour qui appellerait « implicitement [on appréciera l’adverbe] à une politique de purification ethnique ».  

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Or, l’enlèvement de plus de deux cents fillettes au Nigéria rappelle qu’il existe toujours, en Afrique même, des gens, apparemment musulmans, et noirs, (qu’on veuille bien nous détromper si nous sommes dans l’erreur) pour réduire en esclavage des êtres humains. Non seulement l’esclavage d’origine arabe et africaine est historiquement bien plus important que la traite transatlantique, mais encore il perdure, que ce soit de façon directe comme en Mauritanie ou indirecte comme dans les pays du Golfe. De même, une note émise par une officine relevant du ministère de l’Intérieur et destinée à une « diffusion restreinte » (on comprend bien pourquoi) énumère ces fameuses bandes, voire ces mafias, qui font régner violence et insécurité jusqu’au fond des campagnes de France. Certains rétorqueront que ladite liste commence par « les bandes de Français », mais le doute reste permis : on aimerait savoir, à l’aide d’un décompte ethnique qui mettrait tout le monde d’accord, qui sont ces « Français »… 

Mme Taubira et M. Tin auront beau jeu, pour nier les évidences, de se retrancher derrière les lois de la République : celle-là en rappelant l’article 1 de sa loi, celui-ci en rejetant toute ethnicisation de la délinquance. Argument d’autorité qui ne vaut rien. Comme aurait dit Galilée : « et pourtant… »

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lundi, 28 avril 2014

Le dernier rempart ?

M. Hollande a donc été sifflé puis pris à partie à Carmaux par quelques autochtones mécontents, sans aucun doute ses propres électeurs. Certes, à travers son ex-Premier secrétaire, c’est d’abord le P.S. qui est en cause : un parti qui s’est complètement coupé des aspirations populaires et surtout désintéressé de la double inquiétude « identitaire » suscitée par la mondialisation et l’immigration ; un parti devenu plus ou moins « social-démocrate » et, à ce titre, co-gestionnaire du système euro-libéral. Mais on ne devrait sans doute pas trop se réjouir car, à travers son chef, c’est aussi l’Etat lui-même qui se trouve une fois de plus déconsidéré.

 

 

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Or, le tropisme parlementariste reste très fort à gauche. Le feu qui couve contre la politique socio-économique de M. Valls pourrait avoir des conséquences dévastatrices à moyen terme pour la solidité de l’Etat. Il ne faut pas négliger en effet la réaction de ces députés socialistes qui refusent d’être ce qu’ils sont, c’est-à-dire, par la grâce des institutions de la Vème, des godillots, et qui réclament à cor et à cri que la prétendue « représentation nationale » retrouve l’intégralité de ses prérogatives - c’est-à-dire en fait l’instauration d’une VIème République, ou plutôt la résurrection de la IVème.

 

A droite, le danger pour la France vient de la conversion désormais flagrante de l’U.M.P. à un européisme militant - il n’est que de reprendre les propos récents de MM. Copé, Juppé, Raffarin et consorts. On est avec eux désormais très loin de la conception gaullienne de l’Europe des nations : MM. Guaino et Wauquiez, rejoints par une quarantaine de parlementaires, peuvent bien signer dans Le Figaro un intéressant argumentaire anti-européiste, M. Lamassoure, tête de liste U.M.P. en Ile-de-France, s’affirme ouvertement fédéraliste européen ! Et, de toute façon, sur ce sujet, le seul esprit partisan prévaut désormais, à l’mage de Mme Morano qui, avant tout soucieuse de se démarquer du F.N. à l’occasion des prochaines européennes, préfère la fuite en avant européiste.

 

Ceux qui reprochent à la Vème son esprit « monarchique » lui font en vérité grand honneur dans la mesure où la France elle-même est née de l’Etat capétien. L’Etat français d’aujourd’hui repose sur des institutions qui peuvent, certes, nous sembler imparfaites. Convenons pourtant que les choses pourraient être pires, par exemple délitement politique avec le retour du parlementarisme ou effacement national dans un conglomérat supranational. On ne dénoncera jamais assez le tort que les partis politiques causent ou sont susceptibles de causer au pays. On peut déjà douter de l’existence même d’un Etat digne de ce nom. Jusqu’à quand les dernières digues tiendront-elles ?

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mardi, 22 avril 2014

Savoir ce que l’on veut

Effervescence médiatique ces derniers jours à l’occasion de la libération de quatre journalistes français ! M. July (qui fut longtemps directeur de Libération) se félicite que « la République ramène [toujours] les journalistes pris en otages » et précise que « manifestement ce dossier était prioritaire pour les pouvoirs publics »… Cocoricos de rigueur, médias et pouvoir vantant à l’unisson « une diplomatie active et efficace » !. C’est bien le seul créneau sur lequel la France obtient des résultats à l’étranger car, de fait, c’est peut-être le seul sur lequel elle sait ce qu’elle veut.

 

Ainsi, et de manière concomitante, la situation en Ukraine est venue rappeler l’indigence, si ce n’est la vacuité, de notre politique étrangère. La même presse parle lundi 14 de « logique de guerre » ; dénonce en milieu de semaine l’« ivresse » de M. Poutine, puis voit dans la réunion de Genève une « défaite » des Européens ; finit par reconnaître vendredi 18 que, selon les mots de M. Guetta, « mieux vaut un mauvais compromis que la guerre puisque ce n’est pas Munich, puisque Vladimir Poutine n’est pas Hitler ».

 

 

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A l’évidence M. Poutine ne veut ni envahir l’Europe occidentale, ni exterminer qui que ce soit. Seulement avancer ses pions en Ukraine, dans le cadre d’une stratégie plus globale de réinstauration d’un espace « russe » plus conforme à la tradition tsariste. On sait donc ce qu’il veut. De même qu’on sait ce que veulent les Etats-Unis d’Amérique depuis la fin de l’Union soviétique : éviter à tout prix une telle résurgence, dût-elle se manifester à travers l’union douanière envisagée par M. Poutine - ce qui explique les avancées de l’Otan en ex-Europe de l’Est. Ce qu’on sait moins, c’est ce que veut l’Europe. Sans doute rien d’autre que ce que veulent les Etats-Unis, l’atlantisme le plus ringard restant la pierre angulaire de la quasi-totalité des pays de l’U.E.

 

Et la France ? I-ne-xis-tan-te, puisque partie prenante, pour l’occasion, de l’ectoplasme européen. Quand M. Fabius évoque l’Ukraine, ce n’est jamais pour rappeler ou définir ce qui pourrait ressembler à une politique conforme à nos intérêts nationaux en Europe orientale. Lors des événements de la place Maïdan, on n’entendait que les sempiternelles incantations (« démocratie », « droits de l’homme », etc.). Quand la Russie a annexé la Crimée, on a eu droit à des propos aussi vains qu’enflammés contre M. Poutine et le néo-impérialisme russe. Désormais, il est question d’un sommet européen destiné à envisager des sanctions… 

Il ne s’agit certes pas de tresser des couronnes à M. Poutine ni de se faire des illusions sur la Russie. Au moins prendre la mesure des choses et comprendre qu’on ne pourra pas en user avec celle-ci comme on l’a fait avec la Serbie, ni avec celui-là comme on l’a fait avec le défunt Kadhafi. Et mener une politique étrangère digne de ce nom. Sinon, il faudra se contenter d’une diplomatie tout juste capable de rapatrier quelques journaleux dont on se demande quels intérêts ils servent.

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lundi, 14 avril 2014

On ne décrète pas la confiance

Difficile, au vu des changements affectant également l’Elysée et le Parti socialiste, de ne pas analyser la nomination de M. Valls comme relevant d’une opération purement politicienne. Pour M. Hollande, plus que jamais, il s’agit de faire gagner non pas la France mais le P.S., c’est-à-dire lui-même, en 2017. Pour M. Valls, dont on connaît l’ambition présidentielle, il s’agit, à terme, d’incarner la revanche de M. Rocard. Tout cela ne serait donc en fin de compte qu’un nouvel épisode du bras de fer opposant deux lignes, relativement proches d’ailleurs, du P.S.

 

On aimerait pourtant pouvoir souhaiter que, dans l’intérêt du pays, M. Valls « réussisse » dans sa nouvelle fonction. L’homme n’est pas antipathique et il lui est arrivé de tenir des propos que l’on ne peut qu’approuver. On peut même  penser, à condition d’ajouter foi aux prophéties du F.M.I. pour 2014-2015, qu’il obtiendra quelques résultats positifs. Ce qui serait au fond d’autant plus facile que son discours de politique générale constitue un constat d’échec de la politique socialiste depuis bientôt deux ans – échec dont lui-même a sa part en tant que ministre de l’Intérieur.

 

Mais ce discours n’est aussi qu’une déclaration d’intentions visant les effets plutôt que les causes des maux dont souffre le pays. 

 

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Non, décidément, nous n’accordons pas notre confiance à M. Valls.

 

 

Pas plus qu’aucun de ses prédécesseurs, M. Valls n’a véritablement remis en cause l’euro-mondialisme. Si la mondialisation est, convenons-en, un fait avéré, cela ne devrait pas – bien au contraire - empêcher de chercher à se prémunir contre ses effets catastrophiques. On peut ainsi déjà nourrir les pires inquiétudes pour le traité de libre-échange en cours de négociation entre l’Union Européenne et les Etats-Unis d’Amérique. Et d’abord parce que ce n’est pas une France souveraine qui négocie mais une U.E. dont on sait très bien qu’elle marche au pas allemand de l’euro fort. Et cela au moment où, dans un sursaut de lucidité, nombreux sont ceux qui remettent en cause l’actuelle zone euro – dernier en date, M. Maris qui propose un assouplissement avec un « eurofranc », c’est-à-dire la restauration du pouvoir régalien de l’Etat français sur sa monnaie.

 

Pas plus qu’aucun de ses prédécesseurs, M. Valls n’a voulu dénoncer le danger représenté par l’immigration de masse – qui, rappelons-le, s’est aggravée en 2013, du fait de l’augmentation de 50% des régularisations de clandestins. Et ce n’est certes pas l’incantation républicaine finale de son discours qui peut convaincre. Quel rapport en effet entre le conte de fée de Manuel Valls, issu de deux lignées bourgeoises et traditionnelles de contrées extrêmement proches de la France (les catholiques Catalogne et Suisse italienne), et ces dizaines de milliers d’immigrés islamo-africains communautarisés et souvent soudés par une haine viscérale du pays d’accueil – comme le montre l’horrible « fait divers » d’Evry, concomitant de la nomination de M. Valls, relaté par Valeurs Actuelles de la semaine dernière ?

 

Non, décidément, nous n’accordons pas notre confiance à M. Valls.

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lundi, 07 avril 2014

Aveuglement ou impuissance ? 

 

3737197_duo-montebourg-sapin-lp-jb-quentin_640x280.jpgL’attelage que forment à Bercy MM. Sapin et Montebourg est révélateur de la schizophrénie des européistes, de droite comme de gauche, qui gouvernent la France depuis des lustres : c’est toujours le même grand écart entre des engagements auxquels on souscrit mais que l’on essaie de respecter le moins possible. Cependant, la foi jamais démentie en une « Europe » rêvée reste solide, au point d’occulter certaines réalités d’ordre financier, économique et géopolitique qui pourraient bien remettre en cause purement et simplement l’existence en l’état de ce que l’on nomme « Europe ».

 

Sur le plan économique et financier, le problème, on le sait, vient de l’euro – conçu dès l’origine comme un avatar du mark allemand. Que fait la B.C.E. (dont le siège est à Francfort, ce qui n’est pas anodin) ? Rien, ou presque, confortant ainsi une stratégie monétaire favorable à l’Allemagne. La plupart des économistes soulignent en effet que, pour des raisons structurelles et démographiques évidentes, celle-ci a intérêt à un euro fort (certains disent qu’elle pourrait supporter un euro à 1,4 $) - à comparer avec le taux « idéal » pour les pays latins qui se situerait autour de 1,1 $ ! Mais, ajoutent-ils, comme les exportations allemandes hors U.E. ne cessent d’augmenter, c’est bien elle, l’Allemagne, qui finira un jour par avoir intérêt à une remise en cause de l’actuelle zone euro.

 

Sur le plan géopolitique, le coup de boutoir de M. Poutine en Crimée pourrait bien être à l’origine d’une onde de choc, aux répercussions frontalières considérables. En contestant ouvertement les frontières nées de l’effondrement de l’empire soviétique, M. Poutine a prouvé, si besoin en était, qu’on est loin de la prétendue « fin de l’Histoire ». Le risque est grand de réveiller chez d’autres (Allemands, Polonais, Hongrois, etc.) de vieilles velléités plus ou moins irrédentistes à l’égard des frontières de 1945. On n’en est pas là, certes, ou pas encore… Mais le récent dépècement de l’ex-Yougoslavie montre que les équilibres que l’on pense durablement établis restent toujours plus ou moins instables.

 

Admettre que l’« Europe » actuelle, c’est-à-dire l’U.E., n’est pas gravée dans le marbre relève en fait du bon sens le plus élémentaire. Loin des attitudes extrêmes – l’euro-religion officielle qui nous coûte déjà cher et qui pourrait nous coûter encore plus cher ou la posture radicale de Mme Le Pen dont la sortie organisée de l’Europe serait pour le moins hasardeuse – on peut, tout au moins dans un premier temps, envisager une politique raisonnable et pragmatique. Celle-ci devrait d’abord viser à remettre en cause l’ensemble des traités « européens » jugés contestables, voire inacceptables, au regard de l’intérêt national français – et cela au nom même de ce que la France représente pour l’Europe. Mais cette exigence de renégociation devrait s’accompagner de la réaffirmation que notre intérêt passe par de solides alliances sur le Vieux Continent, sans exclusive y compris à l’égard de la Russie.

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lundi, 31 mars 2014

Prise en otage

On y a encore eu droit. Pour faire court : Mme Le Pen et MM. Copé, Désir et Mélenchon nous ont, à l’issue du premier, puis du second, tour des élections municipales, resservi la même soupe électoraliste. Chacun, selon les résultats de son parti, affichant sa satisfaction ou cachant mal son dépit. Tous semblant oublier qu’ils sont bien les seuls à croire encore à leur petit jeu « démocratique » et « citoyen ».

 

Dans la bouche même de ses thuriféraires, celui-ci finit par se ramener à une sorte de compétition sportive au point d’en emprunter le vocabulaire : on a ainsi entendu journaleux et politiciens professionnels parler de « match » et de « mi-temps  (l’entre-deux tours) et même eu droit, de-ci de là, aux « on ne lâchera rien » ou « on a gagné, on a gagné » des affidés et encartés, semblables en cela aux plus excités et avinés des bandes de supporteurs. Minable.

 

 

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Quel crédit accorder à un système électif dont les résultats sont censés manifester la volonté et la légitimité populaires, lorsque le total des non votants (non inscrits et abstentionnistes) auquel s’ajoutent, de facto, les bulletins blancs ou nuls, dépasse franchement la moitié de la population en âge de voter ? C’est-à-dire que l’élu, le plus souvent, ne représente, en tout cas dans les villes d’une certaine importance, qu’un quart, au mieux un tiers, des électeurs potentiels : n’est-ce pas que le système est complètement décrédité ?

 

Encore plus grave, parce que relevant cette fois de la vraie politique : il s’agissait d’élections municipales, donc en principe essentiellement « locales ». Or, l’imprégnation idéologique est telle que la quasi-totalité des scrutins concernant les villes - grandes et moyennes - se sont déroulés sous l’interventionnisme direct des états-majors des partis. Ces derniers, poussent même la stupidité jusqu’à se croire propriétaires d’un capital-voix totalement « démotivé », c’est-à-dire sans rapport avec les réalités concrètes induites en l’occurrence par une élection municipale - comme le prouvent les habituels désistements mais aussi certaines alliances qui relèvent de la simple magouille.

 

On a ainsi presque toujours voté, les 23 et 30 mars, pour ou contre le pouvoir socialiste. Tous l’ont bien sûr affirmé à droite et à l’extrême-gauche. Seul, par pur intérêt conjoncturel, le P.S. a voulu faire semblant un temps de croire le contraire, avant de se contredire – d’abord en laissant fuiter quelques jours avant le premier tour un certain nombre d’« affaires » potentielles visant manifestement à déstabiliser la droite, ensuite par ses annonces à caractère national destinées avant le second tour à faire savoir qu’il avait compris le message.

 

Il n’y a qu’une leçon politique à tirer de ces élections : la res publica reste plus que jamais l’otage des factions.

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lundi, 10 mars 2014

Drôle de drame

Personne ne peut nier que M. Buisson ait eu un comportement pour le moins indélicat. Cela dit, les allées du pouvoir ont toujours été – et peut-être davantage sous la Cinquième République – un lieu d’affrontements féroces où tous les coups semblent permis. Le problème est donc plutôt d’ordre éthique que d’ordre moral. D’ailleurs, on peut aussi comprendre M. Buisson : après tout, d’autres collaborateurs (par exemple M. Pascal, l’une des « plumes » du président) prenaient des notes afin de pouvoir écrire un ouvrage ; lui, il enregistrait… Mais, au fond – et c’est la seule chose qui compte vraiment – qu’a-t-on « appris » jusqu’à présent, si ce n’est rien que tout le monde ne sût déjà (par exemple, que l’hypothèse Borloo était grotesque et Mme Bachelot particulièrement nulle) ?

 

Il est donc prématuré de parler de « scandale d’Etat », comme le fait M. Désir. De plus, si la divulgation des enregistrements ne profite certainement pas à M. Buisson, elle pourrait profiter, en revanche, à M. Hollande ou …à M. Sarkozy. C’est selon. Pour le savoir il faudrait pouvoir répondre à la question sur la fameuse « ligne Buisson » de 2012. En clair, M. Buisson a-t-il fait perdre M. Sarkozy – qui, dès lors aurait toutes les raisons de se débarrasser de lui – ou l’a-t-il « boosté » entre les deux tours – auquel cas, c’est M. Hollande qui pourrait se féliciter de son éviction, dans la perspective de 2017 ? Il est évident que personne n’a, ni n’aura jamais, la réponse.

 

Plus intéressante est l’approche franchement politique de la question. Il est révélateur d’entendre Mme Kosciusko-Morizet affirmer que M. Buisson voulait « faire gagner les idées de Charles Maurras ». Elle-même et tous ceux qui, à sa suite, dans la presse et le microcosme politicien, vilipendent « ce pelé, ce galeux » de Buisson n’ont sans doute pas lu Maurras, mais cela importe peu ici. Tous ont flairé le danger : « la bête immonde » bougerait-elle encore ? Cependant, même si on ne peut qu’être d’accord avec nombre des analyses de M. Buisson, lui-même reste un bon exemple de ce syncrétisme pervers qui ravale Maurras au rang de penseur d’extrême droite.  

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On sait que le mot « droite », dans son acception politique, trouve son origine dans l’Assemblée constituante de 1791. Se réclamer de la droite (ou de l’extrême droite), c’est donc s’inscrire dans un système partisan et se séparer d’une pensée maurrassienne plutôt anti–parlementaire (dans le sens actuel du mot) puisque prônant une monarchie royale absolument soustraite aux partis. Or, M. Buisson est bien sur cette ligne, selon laquelle il serait possible d’obtenir certaines « avancées » de l’une des factions portée au pouvoir, c’est-à-dire de composer avec le régime actuel, conçu comme une sorte d’alternance monarchique.

 

Si cette « affaire » pouvait servir à rappeler ces quelques évidences, elle aurait au moins été utile à quelque chose.

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lundi, 03 février 2014

L’illusion comique

Il paraît que nous sommes en démocratie, pas tout à fait quand même au sens hellénique du mot, mais suffisamment pour que le microcosme médiatico-politique ne pense qu’à ça. Ça, c’est-à-dire les prochaines échéances électorales. A droite, on rêve de revanche aux municipales (U.M.P) ou de victoire aux européennes (F.N.) ; à gauche, on espère limiter la casse (P.S.), en tout cas ne plus se faire gruger (F.D.G.). Comme si une élection pouvait constituer la panacée universelle. Pourtant, le succès de la France s’est-il jamais confondu avec celui d’une faction ? Comme il a raison, M. Onfray, philosophe notoire, quand il explique, sur les ondes de R.M.C (jeudi 30), qu’un seul mandat électif non reconductible éviterait aux élus de consacrer la moitié de leur temps à leur réélection : vérité d’évidence qui ne fait que souligner les aberrations du système. 

 

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Pendant ce temps, la défiance vis-à-vis des politiciens ne fait que croître, comme l’attestent les sondages successifs. Pis, à force de jouer les apprentis sorciers, les enragés du Parti Socialiste ont même fini par mettre le feu. Eux qui reprochaient tant à M. Sarkozy d’opposer les Français les uns aux autres sont, ironie des événements, en train de fédérer contre eux les mécontentements les plus disparates – et parfois les plus contestables.

 

On assiste peut-être ainsi aux prodromes de désordres plus grands, sur une double base sociétale et provinciale, principalement autour de ce qui apparaît comme une entreprise planifiée de déconstruction de la famille. Certains des ténors de gauche sont même acculés aujourd’hui à des mensonges par omission (deux exemples : Mme Belkacem semble oublier qu’elle se référait déjà explicitement à la théorie du genre quand elle était porte-parole de Mme Royal, en 2007 ; quant à M. Peillon, il se garde bien de répondre à M. Zemmour lorsque ce dernier exhibe un questionnaire ahurissant proposé, sur le même sujet, à des élèves de onze ans).

 

Là-dessus, on nous dit que M. Sarkozy serait en train de préparer son retour. La belle affaire ! Comment être assez naïf pour voir en lui l’homme providentiel de 2017 ? Pourquoi changerait-il, lui qui n’a pas su se conformer durant son mandat à ses engagements de 2007 ? On peut, bien sûr – mais c’est alors une question de foi - se dire que la défaite de 2012 va le pousser à répondre franchement aux aspirations du pays réel et profond, de cette France que certains aiment qualifier de « poignarde ».

 

Mais, même si ce devait être le cas, la question politique de fond serait-elle résolue pour autant ? Le pays a besoin d’un Etat fort, c’est-à-dire doté par les institutions des moyens d’exercer toutes ses fonctions régaliennes. Mesurées à cette aune, les gesticulations et palinodies de nos politiciens, droite et gauche confondues, prêtent plutôt à (sou)rire.

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lundi, 27 janvier 2014

Attention, fantôme ! 

Leur européisme paraîtra naïf à certains, sympathique à d’autres. Mais personne ne peut dire encore si les manifestants de Kiev obtiendront quoi que ce soit... Or, dans un accès de moraline aigu, M. Fabius, se disant « inquiet et indigné », vient de convoquer l’ambassadeur d’Ukraine pour lui signifier sa condamnation de l’attitude des autorités ukrainiennes. Ministre des Affaires étrangères, il devrait plutôt se préoccuper de déterminer, dans cette affaire, une ligne politique conforme aux intérêts de la France.  

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 "...comment établir avec Moscou une alliance capable de faire contrepoids aux mastodontes chinois et américain."

 

On peut, certes, avoir de l’Ukraine une image quelque peu romantique – Benoist-Méchin lui-même ne pensait-il pas que le second conflit mondial constituait une nouvelle et déterminante occasion de ressusciter ce « fantôme de l’Europe », Hitler réussissant là où Napoléon et, avant lui, Charles XII, avaient échoué ? Mais, en politique plus qu’ailleurs, il faut savoir raison garder. Même M. Guetta l’a compris qui admet que, dans le meilleur des cas (à ses yeux, bien entendu), la solution de compromis passerait par une sorte de neutralisation du pays. « Existante et inexistante à la fois, aux limites insaisissables », l’Ukraine est la preuve que, en dépit du prétendu sens de l’Histoire, les réalités géo-historiques fondées bien évidemment sur des rapports de force sont souvent déterminantes.  

Et le rapport de force est plutôt à l’avantage de la Russie de M. Poutine. Peut-on, de toute façon, reprocher sérieusement à ce dernier de refuser catégoriquement l’installation, aux frontières de son pays, d’un Etat affilié à l’Union européenne et membre de l’Alliance atlantique ? On voit mal  par ailleurs pourquoi il renoncerait à l’Ukraine, véritable berceau de la Russie orthodoxe et pièce maîtresse de son projet d’Union eurasienne. De fait, n’en déplaise à ces messieurs du Quai d’Orsay, la Russie entend demeurer maîtresse dans son pré carré et rester une puissance internationale de premier plan. Et, sommes-nous tenté de dire : heureusement. 

En effet, on peut raisonnablement penser que, derrière les manifestations de Kiev, se profile l’ombre de l’impérialisme des Etats-Unis d’Amérique. Ces derniers, obnubilés par la fulgurante montée en puissance de la Chine, paraissent bien décidés à rayer la Russie de la carte des grandes puissances. D’où leur présence militaire agressive, directe ou indirecte, en ex-Europe de l’Est ou dans les ex-républiques soviétiques d’Asie ; d’où leur orchestration de campagnes de dénigrement aux prétextes variés (écologistes, femen, homophobie…), etc.  

La bipolarisation sino-américaine qu’on nous promet ne serait évidemment pas de nature à permettre à la France, ni à l’« Europe » d’ailleurs, de « manœuvrer ». Seule, la Russie paraît en mesure de faire échec à ce scénario. Dans ces conditions, la portée des événements de Kiev dépasse largement les aspirations des manifestants et ce n’est pas en se plaçant sur ce terrain-là que M. Fabius sert les intérêts du pays. Il ferait mieux de se demander comment établir avec Moscou une alliance capable de faire contrepoids aux mastodontes chinois et américain.

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lundi, 20 janvier 2014

Ne peut que mieux faire 

Vaudeville pour les uns, psychodrame pour les autres, les amours élyséennes ont partiellement parasité la conférence de presse de M. Hollande. Ainsi peut-on considérer que la question de M. Domenach (Marianne) sur la santé de Mme Trierweiler (« comment va-t-elle ? ») répondait à l’attente de l’aréopage médiatique. D’autres journalistes, non contents de remettre en cause le principe même des « grand-messes de l’Elysée », jugées compassées et obsolètes, réclament désormais une sorte d’égalité de fait avec le chef de l’Etat, avec « droit de réponse » pour le journaliste questionneur… Décidément, ces gens-là se croient tout permis. 

 

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La conférence a quand même eu lieu, au cours de laquelle M. Hollande s’est exprimé de façon plus ou moins évasive, passant ainsi de l’habituelle incantation européiste à la récurrente évocation de notre millefeuille administratif. Plutôt bon sur la forme, convenons-en, il n’est pas vraiment, sur le fond, sorti de son ambiguïté coutumière – en bon admirateur de M. Mitterrand qu’il est. D’abord, en jouant avec les mots. Est-il social-démocrate, social-libéral ou social-patriote ? Il peut bien faire rire l’assistance aux dépens de M. Levaï (France Inter) sur sa fibre social-démocrate, c’est lui qui est plaisant de se référer à une posture politique qui a fait long feu dès lors que le(s) patronat(s) jouent gagnant à tout coup avec la mondialisation – même dans les pays de tradition germanique, aux syndicats puissants. 

On objectera qu’il ne pouvait quand même pas se proclamer social-libéral : c’eût été un comble pour l’élu de la défunte gauche unie ! Et pourtant… N’a-t-il pas explicitement prôné une « politique de l’offre », confortant par là les tenants du libéralisme le plus classique ? Mais, passé maître dans le funambulisme verbal, pour désamorcer toute critique, M. Hollande n’a pas hésité à rapprocher les deux adjectifs « social » et « patriote » : en renvoyant ainsi, même de façon implicite, à la présence, de l’Etat, il rassure un pays qui a la tripe étatique. Pour un « socialiste », quel grand écart entre l’aspiration libérale et le souffle patriotique ! 

Si M. Hollande est fidèle à sa nature et à ses convictions, le problème reste entier. Quid, en effet, des moyens ou, de façon plus triviale, qui va régler l’addition des mesures annoncées ? Alléger les charges des entreprises va dans le bon sens, mais cela suppose soit qu’on supprime les allocations familiales, soit qu’on trouve l’argent ailleurs. Réponse : on va faire des économies. On nous permettra d’être sceptique. Ne vaudrait-il pas mieux mettre tout à plat et avoir le courage de demander à tous de faire des sacrifices, de vrais sacrifices : ce serait faire preuve de cette vertu essentielle en politique qu’est le courage. 

Cette fois encore, ce ne sera sans doute pas le cas. En effet, on peut se demander si M. Hollande n’est pas déjà en pré-campagne électorale pour 2017. Ses offres de service au patronat mettent la droite U.M.P. dans l’embarras : si les résultats sont là, ce sera porté au crédit du candidat Hollande ; si c’est un échec, les Bertrand, Copé et autres adeptes du libéralisme pourront difficilement se poser en recours. 

M. Hollande vient de rappeler qu’il est un maître-politicien. Il eût été préférable, pour le pays, qu’il se manifestât davantage comme un véritable chef de l’Etat.

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lundi, 13 janvier 2014 

Ne rien lâcher

Que l’intervention militaire rançaise en Centrafrique ne soit pas une promenade de santé ne doit pas étonner. Paris semble en effet avoir sous-estimé la complexité de la situation – absence totale d’Etat, antagonismes ethno-religieux, flambée islamo-terroriste, craintes et/ou convoitises de certains pays frontaliers – et, partant, les difficultés auxquelles allaient se heurter son corps expéditionnaire, lequel semble pour l‘instant embourbé dans des opérations de police limitées à la capitale Bangui.

 

Voici pourtant que deux événements viennent de survenir qui pourraient (le conditionnel reste de mise) permettre une avancée dans la résolution du problème. Sur le plan politique, la démission de M. Djotodja et sur le plan militaire la possible, voire probable, implication de l’« Europe ». 

 

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Le limogeage par un panel de dirigeants africains (ceux de la CEEAC, regroupant notamment Gabon, Cameroun, Congo et, surtout, Tchad – tous proches de la France) cornaqués par M. Deby a provoqué de bien compréhensibles scènes de liesse et de désordre. Ce limogeage voulu (à raison) de longue date par la France prouve et que celle-ci reste déterminante et que la réalpolitique reste de mise. Mais rien ne dit à ce jour que ce pari politique sera gagnant.

 

Quant au « bataillon européen » d’un millier d’hommes (?), même si les choses peuvent aller très vite (réunions des 20 et 28 janvier), rien n’est encore fait car tout passe par une décision à l’unanimité, ce qui, au vu de certaines critiques intra-européennes, n’est pas forcément acquis. La bonne question est en tout cas de se demander à quoi il servira. On parle déjà de force de police à Bangui, soulageant ainsi des troupes françaises certainement plus capables de nettoyer le reste du pays, toujours contrôlé par les miliciens de l’islamiste Séléka.

 

Pour les « humanistes », la finalité de Sangaris ne saurait être autre que l’établissement d’un Etat de droit, fraternel et démocratique – lequel n’a jamais existé, là comme ailleurs, que dans leurs rêves. Pour les « politiques », il s’agit, de façon plus pragmatique, de permettre à ce pays d’accéder à une certaine stabilité, bénéfique autant pour lui que pour nous. Ceux-ci privilégient les objectifs militaires et politiques. Ceux-là, comme M. Guetta (France Inter, jeudi 9), souhaitent une mise sous tutelle de l’Onu, en s’appuyant sur le fâcheux précédent du Kosovo…

 

Un univers sépare ces deux démarches. La seule réalité qui compte étant celle du terrain, le seul mot d’ordre doit être, pour la France, de ne rien lâcher. Tout recul, toute dérobade, par rapport à nos objectifs, serait certainement catastrophique et sonnerait le glas de notre - toujours d’actualité – « politique africaine », avec les conséquences que cela aurait pour nos intérêts dans la région.

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lundi, 06 janvier 2014 

La fuite en avant 

Il est évident que l’année 2013 se sera terminée de façon difficile pour le pouvoir. Que l’on en juge à l’aune de la politique intérieure ou à celle de la politique étrangère. Que l’on constate, par exemple, que la prétendue inversion de la courbe du chômage – tant annoncée - n’est qu’une sorte d’imposture comptable. Que l’on mesure, autre exemple, les difficultés de l’opération Sangaris, révélatrices d’un manque évident en hommes et en moyens.

 

Là comme ailleurs, l’engagement du chef de l’Etat était patent, que ce soit de façon personnelle (« Moi, président ») ou institutionnelle (en tant que chef des Armées). Dans ce contexte, l’allocution du 31 décembre ne pouvait pas être de pure forme et ce fut bien, comme l’ont souligné MM. Barbier et Joffrin, un « acte politique ». Mais, en descendant dans l’arène, à la façon de M. Sarkozy, M. Hollande s’est délibérément inscrit dans la logique du quinquennat qui réduit la fonction de chef de l’Etat à celle de chef du gouvernement – et donc la dévalorise, ce qui constitue une faute.

 

 

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Sur le fond, deux propositions importantes ont été avancées, sur le plan économique et sur le plan politique. Concernant la première, on peut difficilement interpréter la main tendue aux entreprises comme un simple virage social-libéral. Du social-libéralisme, que dire en effet si ce n’est qu’il est la simple confirmation d’un état de fait idéologique (M. Hollande s’étant toujours situé plutôt à la droite du P.S.) qui double un état de fait institutionnel (l’alternance au pouvoir des deux grands partis ne recouvrant pas de différence fondamentale) ? Or, force est de constater que cette orientation, qui n’a pas varié depuis des lustres, a conduit le pays dans l’impasse.

 

Quant à l’antienne européiste (des « initiatives » seront prises au printemps concernant « l’avenir de l’Europe »), elle ne doit pas surprendre non plus. Comme l’ensemble du pays légal, M. Hollande ne veut, ni ne peut, admettre que cette « Europe », dont le point oméga serait l’Europe postnationale des Cohn-Bendit et consorts, n’est pas viable. Du coup, il en reste à la fantasmatique célébration, en creux, de ce que M. Chevènement – en en soulignant l’échec dans 1914-2014 : l’Europe sortie de l’Histoire ? - appelle « les trois P » (paix, puissance, prospérité). Il serait tellement plus simple, et plus efficace, d’admettre qu’une seule Europe est viable, tout simplement parce qu’elle existe de façon latente, celle des vieilles nations de l’ouest du continent.

 

Administrer au pays une surdose de ce qui a contribué à ses maux actuels ressemble fort à  une sorte de fuite en avant et pourrait bien se révéler plus dangereux qu’efficace.

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lundi, 09 décembre 2013

Serval, Sangaris… n’est-ce qu’un début ? 

Des centaines de cadavres, certains atrocement mutilés, ne laissent désormais aucun doute sur la situation en Centrafrique. Et permettent en tout cas à M. Hollande d’affirmer que l’objectif de l’opération Sangaris est de « sauver des vies humaines » et « d’éviter une catastrophe humanitaire », donnant ainsi raison à ceux de ses adversaires qui veulent n’y voir qu’un moyen de propager ce qu’ils appellent par dérision « l’empire du Bien ». Mais M. Hollande prétend aussi - ce qui laisse sceptique - que « l’intervention sera rapide » et qu’à terme, ce sont les Africains eux-mêmes qui devront être en mesure de réagir.

 

 

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La réalité est sans doute plus prosaïque. D’abord, le chef de l’Etat s’inscrit, malgré lui et malgré son idéologie, dans la lignée de ses prédécesseurs et même, comme le dit de façon sans doute exagérée M. Domenach, « des rois de France », tant il est vrai qu’on n’échappe pas au poids de l’Histoire.

Plus simplement, M. Guetta (eh oui !) reconnaît que l’intervention au Mali a redoré le blason de la France dans toute l’Afrique et qu’il faut continuer en Centrafrique de façon à assurer conjointement la sécurité de l’Europe et celle de l’Afrique et « ce faisant, d’y nouer et resserrer des liens politiques dont les retombées économiques pourraient être extrêmement profitables à l’emploi français ».

 

C’est dit : qu’on prenne les choses par un bout ou par l’autre, toute intervention, en l’occurrence française, répond à un intérêt, même caché, même inconscient. De fait, l’Afrique subsaharienne constitue pour la France un enjeu stratégique de première importance, et d’abord parce qu’elle est très riche en ces matières premières qui nous font cruellement défaut. De plus, elle est une opportunité paradoxale en raison de son développement démographique : si l’aider à se développer est indispensable pour notre sécurité, cela peut aussi se révéler très profitable pour notre économie.

 

Par ailleurs, malgré certains commentaires, il ne s’agit pas, en Centrafrique, de simples affrontements interreligieux mais d’un nouvel épisode de la fièvre islamo-terroriste qui secoue le continent africain. Les milices chrétiennes d’autodéfense ne font que répondre aux tueries et exactions de l’islamique « Séléka », laquelle compte dans ses rangs de nombreux étrangers, notamment soudanais et saoudiens. On sait tout cela à Paris : dès lors, intervenir en Centrafrique relève de la plus élémentaire cohérence après l’opération Serval.

 

Voilà qui pose, au fond, le vrai problème, celui des moyens. Si la France veut être présente – et c’est son intérêt légitime – en Afrique, il lui faut une armée dotée des moyens ad hoc. Pas de politique étrangère crédible sans une armée efficace. Or, la Loi de Programmation Militaire 2014-2019 ne va pas forcément dans le bon sens car elle ne garantit manifestement pas les moyens humains et matériels nécessaires, prépositionnés en Afrique et/ou basés en métropole.

 

Donc, M. Hollande, si m’en croyez, soyez chef de l’Etat jusqu’au bout en permettant aux soldats de la France d’être à même d’accomplir leur(s) mission(s) : ce devrait être un investissement rentable.   

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lundi, 02 décembre 2013

Le pire est peut-être à venir

Quand la politique se ramène, comme on vient de le constater une fois de plus avec la publication des derniers chiffres du chômage, à une querelle d’épiciers, c’est que le politique est en pleine déliquescence. Certes, M. Hollande n’a fait, dans ce domaine, que mettre ses pas dans ceux de son prédécesseur, mais, avec lui, les choses semblent aller de mal en pis.  

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Même si le règne de l’opinion est un facteur délétère, on ne peut éviter de se demander pourquoi ce président est plus impopulaire qu’aucun autre chef de l’Etat avant lui. Il est élu en mai 2012 (avec, il ne faut jamais l’oublier, l’apport quantitativement décisif du vote des banlieues) sur un programme utopiste et mensonger – il promettait alors que la France surmonterait la crise financière et économique sans sacrifices ni remises en cause véritables, grâce à l’interventionnisme étatique et à une hausse des impôts sur les « riches ». En fait, malgré qu’en ait M. Moscovici, reprise et croissance ne sont pas (pas encore ?) d’actualité tandis que classe moyenne et bas salaires sont essentiellement sollicités par des taxes et impôts nouveaux, les « gros » de la banque et du grand patronat restant plutôt épargnés (malgré quelques opérations de « com » comme la renonciation de M. Varin). 

Facteur aggravant, le gouvernement de M. Ayrault semble divisé, incompétent et sans autorité (écotaxe, taxation rétroactive des assurances-vie, hausse de la fiscalité des entreprises, etc.), au point que la révolte gronde, notamment chez les agriculteurs, les professionnels de l’agroalimentaire, les pêcheurs, les chauffeurs routiers, etc. Cette révolte se double – et c’est bien - du refus de beaucoup de toute récupération par le système à travers ses syndicats et ses partis. Mais jusqu’où peut-on aller trop loin sans mettre en péril, au-delà du gouvernement, voire du régime, le pays lui-même dont l’Etat reste, qu’on le veuille ou pas, le garant et l’incarnation ?

 

Le parti au pouvoir en est réduit à lancer de pitoyables campagnes de diversion (par exemple sur le racisme), alors que, dans le même registre, les médias agitent le chiffon rouge de l’extrême droite dite populiste, laquelle devrait profiter, dans les urnes, de la défiance généralisée vis-à-vis de l’Europe (74% des personnes interrogées dans le dernier sondage IFOP). On va jusqu’à prêter un bel avenir à des chevaux de retour, notamment certains féodaux régionaux comme M. Juppé ou Mme Aubry, parfaits représentants d’une certaine bourgeoisie urbaine et européiste et co-responsables par leurs errements passés de la situation actuelle !

 

Certes, il y a ceux, il en reste, qui continuent de penser que le chef de l’Etat tient le cap, qu’il faut lui laisser le temps. Ils ont raison de privilégier le facteur temps et on aimerait presque les croire. Mais serait-ce bien raisonnable ?

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lundi, 25 novembre 2013

Bruit de bottes en Oubangui-Chari

Que se passe-t-il en République centrafricaine ? La coalition militaire dite « Séléka », originaire du nord du pays à majorité musulmane, renverse, en mars 2013, M. Bozizé au profit de M. Djotodia. Aussitôt celui-ci la dissout mais elle continue de facto d’exister et sème désormais la terreur dans la population, ses exactions plongeant le pays, notamment le nord-ouest (région de Bossaonga), dans le chaos. Les violences, d’abord ethniques (éleveurs nomades musulmans d’un côté, paysans sédentaires chrétiens de l’autre), sont maintenant ouvertement confessionnelles – les chrétiens étant, comme c’est trop souvent le cas ailleurs, victimes du fanatisme islamiste.  

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Jeudi 21 novembre, M. Fabius affirme que la Centrafrique « est au bord du génocide », tandis que M. Hollande précise que la France n’acceptera pas que « des massacres » se produisent dans ce pays. Voilà qui rend plus que probable un prochain et rapide engagement militaire français. Faut-il s’en réjouir ou, à tout le moins ne pas le désapprouver ? Sans doute mais à condition de tirer toutes les leçons de l’opération Serval qui, rappelons-le, n’est pas vraiment terminée. 

D’abord, cette intervention devrait s’inscrire dans le cadre d’une véritable politique française en Afrique, une politique qui soit totalement décomplexée. Il est peu satisfaisant d’entendre M. Hollande indiquer que la France est prête à accompagner l’action de la communauté internationale, et qu’elle attend donc l’aval du Conseil de sécurité des Nations Unies. Encore moins d’entendre M. Fabius dire que « l’ONU va donner une permission d’intervenir ». Sommes-nous donc tombés si bas ?

 

Ensuite, cette intervention devrait illustrer une cohérence stratégique globale. Le mouvement « Séléka » en pleine radicalisation est sans doute en passe de devenir une sorte d’armée « djihadiste ». Or, la nébuleuse islamo-terroriste est financée par les pétro-monarchies sunnites du Golfe, les mêmes qui rêvent de renverser M. Assad en Syrie et de contrecarrer l’Iran chiite – cibles permanentes de la diplomatie française. Combattre les islamistes ici, les soutenir là : combien de temps ce grand écart sera-t-il possible ?

 

Enfin, et surtout, il faut se donner les moyens de sa politique. Or le budget de la Défense ne cesse, année après année, de subir des coupes drastiques – ne vaudrait-il pas mieux amputer, voire supprimer, certains postes de notre généreuse politique « socio-humaniste » (comme la cmu ou le financement des « associations ») ? Le résultat est que la France reste cruellement dépendante aussi bien pour certaines technologies de pointe que pour du matériel plus basique mais non moins indispensable comme on l’a vu au Mali.

 

Simple force d’appoint pour la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique, supervisée par l’Union africaine) dans son ancienne colonie ? La France vaut quand même mieux que cela.

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lundi, 18 novembre 2013

Un peu de bon sens

Est-ce l’effet des différents mouvements d’humeur et de révolte qui secouent le pays ? En tout cas, les médias accordent actuellement une très grande place à la dimension économique du problème français, sans bien distinguer l’important du secondaire. Ainsi, vendredi 8 novembre, Standard & Poor’s abaisse la note de la France de AA+ à AA. Motif : un chômage trop élevé qui empêcherait toute réforme sérieuse et priverait de toute marge de manœuvre financière. L’agence de notation qui, pas plus que les autres, n’a jamais vu venir les crises graves, enfonce une porte ouverte. Résultat : aucun, puisque cette dégradation n’a pas eu d’effet sur les marchés financiers.

 

Par contre, une semaine plus tard, Bruxelles valide le projet de budget de la France pour 2014, tout en jugeant les économies proposées insuffisantes et, donc, le risque de dérapage grand. En un mot, Bruxelles valide au lieu de retoquer. Pas très sérieux. Mais, surtout, vrai problème politique. Pour la première fois, cette année, la Commission a en effet exercé son droit de regard sur le ratio d’endettement et le niveau de déficit des Etats membres : ainsi, avant même que le Parlement français ne vote le budget de la France, Bruxelles a pu donner (ou refuser) son aval. Nouvel abandon de souveraineté, donc, qu’on justifie par la crise de l’euro et ses conséquences – ce qui est se moquer du monde. Désormais, le gouvernement français ne peut plus vraiment faire ce qu’il veut sur le plan budgétaire, même s’il garde sa liberté d’action dans sa démarche pour atteindre l’objectif (réduire les dépenses ou augmenter les impôts).

 

Resurgit en même temps le débat sur le prétendu « modèle allemand ». La même commission de Bruxelles reproche à l’Allemagne de nuire à l’équilibre de la zone euro. D’où la question en débat sur France Inter ce même vendredi 15 : faut-il exiger des efforts de l’Allemagne (en clair qu’elle laisse un peu exporter les autres, en l’occurrence la France) ou réformer l’économie française ? MM. Maris et Seux sont pour une fois d’accord pour choisir le second terme de l’alternative : nul n’est fondé à reprocher quoi que ce soit à un pays qui mise sur l’innovation et l’excellence ; l’Allemagne a ses qualités, on ne peut pas lui en faire grief. Mais ils évitent de préciser qu’il en est ainsi, d’abord parce que « l’Europe » est ce qu’elle est (c’est-à-dire pas grand-chose).

 

 

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Là encore, le problème est politique. Tout le monde sait que la France est pénalisée par l’euro fort, qui n’est que l’autre nom du mark. Mais ni la droite (UMP) ni la gauche (PS) ne remettent, ni ne remettront, quoi que ce soit en question sur le fond. Comme disait M. Séguin, droite et gauche sont deux détaillants qui s’approvisionnent auprès du même grossiste européen. M. Teinturier (Ipsos) peut estimer avec lucidité que Bruxelles et sa marche forcée à la mondialisation sont anxiogènes pour les Français, et que cela explique l’actuel mouvement de rejet de « l’Europe ». Il aurait pu aller plus loin et conclure qu’il est légitime de se demander si cette « Europe » ne joue pas contre les intérêts bien compris de la France. 

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lundi, 11 novembre 2013

Naufrage en vue ?

Surprise, vendredi 8, peu après midi, sur R.M.C. où on a pu entendre M. Onfray tenir des propos auxquels, dans l’ensemble, le présent blog ne devrait pas trouver beaucoup à redire. Critique intelligente et pertinente d’un système complètement déconnecté de la réalité et des réalités. Point d’orgue (devant un M. Muselier plutôt médusé) : « Gardons le principe de la royauté ou de la monarchie, avec la souveraineté qui permettrait au chef de l'Etat d’être vraiment le chef de l’Etat, c’est-à-dire de décider pour les grandes lignes de la nation ».

 

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Bien entendu, on est très loin de l’exercice du pouvoir suprême par M. Hollande. A force de parler et de se taire à contretemps, ce dernier a fini par se déconsidérer totalement aux yeux du pays. Et, au vu des événements, peut-être sommes-nous en train de vivre les prodromes d’une de ces crises politiques qui ébranlent le pays trois ou quatre fois par siècle. En effet, on voit mal comment M. Hollande pourra se remettre de l’épisode Leonarda : en s’abaissant de facto au niveau de l’indésirable jeune fille – les chaînes de télévision incriminées n’ayant fait que servir de révélateur – il a dévoilé sa vraie personnalité politique, permettant à L’Express de titrer : « Affaire Leonarda : François Hollande fait naufrage ».

 

M. Zemmour soutient, dans un rapprochement osé, qu’on peut comparer l’actuel locataire de l’Elysée au roi Louis XVI : ses qualités sont sans doute bien réelles mais il n’est pas taillé pour la fonction. De même que Louis XVI se serait révélé faible chef d’un Etat fort (référence : Louis XIV), de même, M. Hollande ferait piètre figure au sommet de la Cinquième République (référence : De Gaulle). Comparaison sans doute discutable mais qui a le mérite de souligner que, quand tout se délite, c’est la capacité de l’homme à exercer ses fonctions régaliennes qui importe.

 

Or les soubresauts qui agitent actuellement le pays soulignent cruellement les insuffisances de la Vème République. Celle-ci, même si elle est sans contestation d’une autre qualité que la IVème, présente deux défauts rédhibitoires : d’abord, l’absence de toute représentation socio-géographique du pays réel, les partis politiques ne pouvant en aucun cas se prévaloir de quelque légitimité que ce soit ; ensuite, la dégradation progressive de l’élection présidentielle, devenue désormais une sorte de faux plébiscite quinquennal en faveur d’un vrai chef de faction, M. Hollande n’étant que le dernier de la liste.

 

On devrait donc se réjouir des menaces qui pèsent sur la tête de l’exécutif ? Voire ! En effet, personne ne peut donner l’assurance que le naufrage de M. Hollande, si naufrage il y a, ne sera pas le naufrage de la France. Sauf à pousser à la politique du pire, la Vème République reste une digue qu’on ne saurait, dans le contexte actuel, dynamiter sans faire courir au pays de grands risques. A moins de proposer un projet de restauration de l’Etat qui fasse consensus.

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mercredi, 06 novembre 2013

Rappel à l’ordre

L’actualité vient rappeler de façon tragique que, dans une région en état de guerre larvé, avant d’être journaliste on est d’abord le ressortissant d’un pays. Aussi les lamentations de la caste médiatique sont-elles un peu déplacées : les deux journalistes de R.F.I. n’étaient pas plus « neutres », donc intouchables, que qui que ce soit. Même remarque, mutatis mutandis, pour les « militants » (souvent des salariés) de Greenpeace. Eux aussi prétendent jouer avec le feu mais eux non plus n’acceptent pas de se brûler. Preuve en est la déclaration de M. Naidoo, directeur de Greenpeace international, qui proteste contre la détention en Russie de trente membres de  son organisation.

 

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Issue, au début des années soixante-dix, de la mouvance pacifiste états-unienne, c’est-à-dire d’un mouvement objectivement complice du communisme international, Greenpeace est devenue une véritable entreprise capitaliste aux trois millions d’adhérents-donateurs. Elle peut séduire parce qu’elle prétend défendre l’environnement et prône des actions non-violentes mais elle ment souvent (des moutons aveugles de Patagonie à la fonte annoncée des glaces arctiques) et on est en droit de se demander pour qui elle roule. On se rappelle l’épisode du Raimbow Warrior (1985). L’affaire a mal tourné pour les services secrets français mais elle est la preuve que, plus que comme un contre-pouvoir, Greenpeace se comporte d’abord comme une force hostile.

 

C’est bien ainsi qu’il faut comprendre ce qui s’est passé dans la mer de Barents, mi-septembre, lors d’une action de protestation sur une plateforme du géant russe Gazprom. Or la Russie de M. Poutine n’est pas la France de M. Mitterrand et les trente personnes arrêtées risquent désormais sept années de prison pour « hooliganisme ». Bien entendu, les belles âmes d’Occident ont entonné le chœur des pleureuses. Parmi les trente, un Français : un certain Francesco Pisanu. Comme il serait inconséquent de demander au pouvoir politique russe d’intervenir, c’est-à-dire de faire pression sur la justice, M. Ayrault, de passage à Moscou, a demandé à M. Medvedev « un geste humanitaire à son égard ». Fin de non recevoir du président du gouvernement russe. Les « activistes » seront jugésà l’aune de leur activisme.

 

Outre la claque donnée à M. Ayrault, la réponse de M. Medvedev – et quelle que soit la tournure des événements – rappelle opportunément que les O.N.G. ne représentent qu’elles-mêmes et que les Etats restent souverains – ce que d’ailleurs M. Ayrault reconnaissait implicitement par sa demande. Aucun individu, encore moins aucune organisation, ne peut se prévaloir, hors des frontières nationales, d’une sorte d’impunité qui lui permettrait d’agir au gré de ses idées, de ses intérêts ou même de sa profession. Pas plus au nom d’un prétendu droit à l’information que d’un tout aussi prétendu droit à l’ingérence écologique.

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lundi, 28 octobre 2013

Droit du sol, droit du sang ? 

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Il a peut-être la fibre littéraire mais historique pas du tout : ce samedi 26, dans sa revue de presse de 8h30 sur France Inter, M. Levaï oppose au droit du sang « notre bon vieux droit du sol révolutionnaire et républicain ». Faux, bien entendu. Qu’on le date de 1515 (arrêt du Parlement de Paris) ou même de 1315 (édit de Louis X le Hutin), le jus soli existe en droit français, sous l’Ancien Régime – même si la notion de nationalité est postérieure. Le Code civil l’abolit au profit du jus sanguinis en 1804 et il faudra attendre 1889 pour que se manifeste la prétendue « générosité » d’une République surtout soucieuse de se pourvoir en soldats. Cela dit, le droit du sol est effectivement aujourd’hui un des grands marqueurs de la gauche idéologique, qui y voit le meilleur moyen de subvertir à terme la nation française. 

Ne pas confondre droit du sol et naturalisation. M. Ory, historien et universitaire, choisit de proposer à notre admiration et à notre reconnaissance, dans son « Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France », 1112 figures, toutes remarquables. Il précise « que nous sommes depuis deux siècles une vieille terre d’immigration et que toute cette immigration a réellement enrichi la France ». On peut contester la première proposition : la France, au sens que donne M. Ory à ce mot, est une terre d’immigration depuis toujours et nombre d’étrangers de qualité sont venus l’enrichir au cours des siècles précédant la Révolution. Quant à la seconde proposition, on peut se demander si ces étrangers, devenus français par choix, n’ont pas au fond restitué à leur nouvelle « patrie », en devenant ce qu’ils sont devenus, ce qu’ils avaient d’abord reçu d’elle. 

On comprend bien que les 1112 de M. Ory n’ont rien à voir avec ces centaines de milliers, ces millions de « nouveaux » Français ou en attente de l’être. Quand l’immigration devient invasion, le problème est d’abord quantitatif : à (faire) croire coûte que coûte qu’un pays de cinquante millions d’habitants peut digérer un apport de quinze millions de personnes en trente ans, c’est le pays lui-même que l’on met en danger de mort. D’autant que ces « étrangers » sont, dans leur majorité, inintégrables et inassimilables, en raison de leur appartenance à une (des) communautés ethno-culturelle(s) bien trop éloignées de nous, appartenance que trop peu remettent en cause, les moyens modernes de communication leur permettant de conserver le contact avec leurs pays d’origine, lesquels, du coup, restent leurs vrais pays et celui de leurs enfants nés en France et bénéficiant du droit du sol. Immigration, naturalisation, droit du sol : la boucle est bouclée. 

Sans doute est-il encore possible de contrer le « grand remplacement » dénoncé par M. Camus. S’impose évidemment le réaménagement des modalités d’application du droit du sol (pour tous, pas seulement pour les enfants de clandestins, comme le réclame le très politicien M. Copé). Mais cela ne suffirait pas. Il faudra aussi viser le tarissement, à titre conservatoire, de toute immigration de masse, régulière ou clandestine. Il faudra, enfin, procéder à un examen critique des apports démographiques « extérieurs » de la période post-coloniale.

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lundi, 21 octobre 2013

La mau-parado*

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Katchick et Leonarda sont en situation irrégulière sur notre territoire. Lui : majeur, prétendument « étudiant en CAP » (sic), arrêté pour vol à l’étalage. Elle : mineure, origine indistincte, (dé)scolarisée (absente 66 demi-journées en 6ème, 31 en 5ème, 78 en 4ème, 21,5 depuis début septembre 2013). Expulsés. Normal.

 

Le ministre de l’Intérieur, à qui on impute la responsabilité de ces expulsions, n’a fait que son travail. D’autant que M. Valls s’inscrit d’abord dans le jeu politicien de l’élection présidentielle de 2017. Exactement comme l’a fait avant lui M. Sarkozy. Et que, sur le fond, rien n’a changé non plus, comme le soulignent conjointement, mais pour des raisons opposées, la gauche extrême et M. Zemmour : sur les 100000 illégaux arrêtés chaque année en France, 18000 sont expulsés.

 

Tout cela plonge la gauche en hystérie. Certes, M. Valls a reçu le soutien de M. Chevènement (qui dénonce à juste titre « le sanspapiérisme et le sansfrontiérisme ») et d’autres (Mme Royal, MM. Jeoffrin du Nouvel Observateur et Domenach de Marianne). Mais il a contre lui le plus gros des bataillons de son propre camp électoral. Depuis les arrivistes du P.S. (Mme Hidalgo qui parle « au nom des valeurs de la République et de Paris ») jusqu’aux excités d’extrême-gauche (M. Mélenchon qui veut « rendre Valls à Le Pen »).

 

Plus significative est l’implication violente des « associations » qui trouvent, dans la continuité de la précédente affaire de Lampedusa, un nouveau moyen de se relancer. Battage médiatique et feu à volonté sur M. Valls. On fait même descendre dans la rue quelques centaines de lycéens (devenus « les lycéens », par la grâce du verbe) dans des manifestations dont M. Jamet a pu écrire, dans Boulevard Voltaire, qu’elles reflètent une « générosité dévoyée [et] manipulée ». Dévoyée car Katchik et Leonarda sont deux illustrations de la délinquance et de l’imposture. Manipulée car sont à la manœuvre les habituelles courroies de transmission (« Réseau Education Sans Frontières », « SOS Racisme »).

 

Pourquoi un tel déchaînement ? Un récent article du quotidien Le Monde souligne le désarroi desdites associations. Elles sont de facto totalement coupées d’une opinion publique française (74% des Français approuvent l’expulsion, selon le dernier sondage B.V.A.) de plus en plus lucide sur ces immigrants clandestins qui, comme M. Dibrani (le père de Leonarda), affichent avec cynisme leur prétention à profiter au maximum de la vache à lait française. Or, ces associations sont des entreprises qui permettent à des dizaines (des centaines ?) de permanents de vivre (sur fonds publics) et de faire carrière (exemples : MM. Désir, Assouline et Cambadélis, Mme Batho, etc.). Et leur pouvoir de nuisance est d’autant plus grand qu’elles tiennent l’appareil du parti majoritaire.

 

La bête est blessée, elle sent venir la « mau-parado » : elle n’en sera que plus dangereuse.

 

 

* "mau-parado" : expression provençale, employée pour toute situation qui se termine mal, y compris tragiquement.

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lundi, 14 octobre 2013

Europe es-tu là ?

 

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Le tout récent sondage plaçant le Front National de Mme Le Pen en tête pour les prochaines élections européennes (24% contre 22 pour l’U.M.P. et 19 pour le P.S.) affole les rédactions et les états-majors politiciens. La France risque, selon eux, d’être le principal pourvoyeur en « eurodéputés eurosceptiques ». Beau paradoxe, en effet. Mais, outre que le contexte national explique en grande partie la poussée du F.N., l’« euroscepticisme » fleurit un peu partout sur le vieux continent, de la Grèce au Danemark et de la Hongrie à la Grande-Bretagne. Au vrai, on se demande même comment il pourrait en être autrement.

 

Sur le papier, l’« Europe » est la première puissance mondiale dans les domaines économique et intellectuel. Dans la réalité, ce n’est qu’une association hétéroclite et cacophonique de boutiquiers. Cornaquée par une commission, à raison d’un commissaire par Etat membre, les mesures qu’« elle » prend le sont toujours (en tout cas, paraissent toujours l’être) au détriment de tel(s) ou tel(s) et sont très mal perçues par les opinions publiques.

 

D’aucuns – avec M. Guetta comme porte-parole militant sur France Inter - considèrent que, pour se sauver, cette « Europe » doit s’affirmer davantage dans tous les domaines en harmonisant les diverses politiques fiscale, militaire, industrielle…; et que, surtout, la zone euro doit se transformer en union politique avec un « vrai » parlement, un « vrai » gouvernement et un chef de l’Etat. Bref, il faudrait abolir les actuelles entités nationales (devenues, dès lors « provinciales » - avec même des regroupements transfrontaliers) au profit d’une impossible Europe supranationale.

 

Là où les choses coincent en effet, c’est que le politique viendrait couronner un ensemble de démarches qui lui seraient antérieures. On ne voit donc pas très bien qui pourrait initier lesdites démarches, tant les intérêts nationaux restent divergents. Ne serait-ce pas le contraire qu’il faudrait envisager, c’est-à-dire commencer par une « union » politique ? Mais, nouveau problème, cette « union » peut-elle se décréter ? Qui ou qu’est-ce qui va « faire » l’Europe. Il paraît de toute façon peu probable que les grands pays moteurs (Allemagne et France au premier chef) acceptent de se fondre dans la masse.

 

On se rappelle comment De Gaulle se gaussait en 1965 des « cabris » européistes. On se souvient moins que, dès 1953, il donnait à sa pensée politique la forme d’un véritable syllogisme : la politique n’est rien d’autre que l’art des réalités ; la réalité c’est que l’Europe se compose de nations ; c’est donc à partir de ces nations qu’il faut organiser l’Europe.

 

Rien à objecter, sauf à être un « cabri » ou à cultiver le phantasme d’un empire au bois dormant.

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lundi, 07 octobre 2013

Citadelle 

CGT collabos.jpgQuelques dizaines de corps de migrants clandestins au large de l’île italienne de Lampedusa relancent le lancinant débat sur l’immigration sauvage. Le pape François clame sa « honte » et sa « douleur ». Peut-être de tels propos sont-ils ceux qu’on est en droit d’attendre du chef d’une Eglise qui a vocation à l’universel. Mais, du coup, et une fois de plus, ce sont ceux qui n’en peuvent mais, c’est-à-dire les divers pays et peuples d’Europe, qui se trouvent collectivement stigmatisés et culpabilisés.

 

C’est bien pour cela que l’Eglise a immédiatement été relayée par les « humanistes » de la presse bien-pensante. Ainsi, Le Monde titre sur « l’indifférence coupable de l’Europe ». De même, M. Demorand, directeur de Libération, fait de Lampedusale « tombeau d’une illusion, celle d’une vie meilleure dans un espace géographique qu’ils [les migrants africains] savent plus prospère et où ils croient trouver leur place, saisir eux aussi la chance que la vie normalement offre à chacun ».

 

Mais M. Demorand ne se demande pas d’où leur vient cette illusion. C’est que lui-même fait partie de la coterie immigrationniste : on n’en fait jamais assez pour les immigrés, même – et surtout – clandestins : nous avons le devoir de les soigner, de scolariser leurs enfants, de les assister matériellement et financièrement, etc. ; et, ajouterait le pape François, conformément aux valeurs évangéliques, de les aimer. Comme tout se sait, on ne doit pas s’étonner des conséquences.

 

Paradoxe : chrétiens et « humanistes » se font ainsi les complices objectifs de ces pays d’Afrique, à la corruption quasi institutionnelle, potentiellement très riches, et bien plus que nous indiqués pour accueillir en priorité leur prochain,  mais aussi des passeurs, ces nouveaux négriers africains, héritiers de ceux qui, en leur temps, vendaient déjà leurs « frères » comme esclaves.

 

Lampedusa apparaît comme un révélateur, sur le plan strictement politique, de l’alternative entre deux visions du monde, celle des nations et celle du « village planétaire ». Les partisans de celle-ci pensent, avec le pape François et M. Demorand, que ces Africains misérables sont chez eux partout, a fortiori dans la riche Europe ; les tenants de celle-là sont des résistants, qui pensent, comme nous, que la misère ne donne en aucun cas le droit – à qui que ce soit - d’envahir nos territoires.

 

La petite Europe occidentale, les projections démographiques en attestent, est une proie tentante pour un continent beaucoup plus jeune et beaucoup plus peuplé. La voici, de facto, transformée en citadelle assiégée, citadelle minée de l’intérieur par la cinquième colonne immigrationniste.

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lundi, 30 septembre 2013

L’arbre qui cache la forêt ?

immigration clandestine de masse.jpgLes chiffres parlent d’eux-mêmes : alors qu’ils ne constituent au maximum que 0,03% de la population de la France, les Roms seraient impliqués, à Paris, dans 10% des actes de délinquance. Voilà de quoi justifier amplement les propos du ministre de l’Intérieur – sans qu’on ait besoin d’autre explication. D’ailleurs, le bon sens populaire a tranché, comme en attestent toutes les enquêtes d’opinion : non, les Roms ne sont pas les bienvenus chez nous. Pourtant la polémique a aussitôt enflé, soulignant la rupture entre les plus enragés des idéologues de l’anti-France et le pays profond.

 

Ainsi, Mme Duflot s’exprime, dans un français fautif indigne d’un ministre en exercice, pour manifester déni de réalité et mépris du peuple : « On ne peut pas dire qu’il y a une catégorie de population où leur origine justifierait qu’elle ne puisse pas être intégrée et que leurs pratiques et modes de vie sont un dérangement pour leurs voisins ». D’abord, les Roms ne sont pas une « catégorie » de la population française, ils sont le plus souvent des immigrés illégaux. Ensuite, leur intégration paraît utopique, sauf à leur demander de n’être plus ce qu’ils sont. Enfin, c’est aux voisins « français » à dire s’ils sont ou pas dérangés et leur réponse est clairement affirmative.

 

De même, M. Legrand utilise sa tribune éditoriale de France inter pour proposer une explication de texte vicieuse du catéchisme républicain : « Comment un républicain [il s’agit de M. Valls], pour qui la France, normalement, représente un pays qui prétend défendre des valeurs universelles, valables pour tous, sans rapport avec les origines, le sang, la culture ou la religion, peut-il prétendre que des individus, issus d’un peuple en particulier, ne peuvent pas s’intégrer chez nous ? ». On notera d’abord que « prétendre » n’est pas donné à tout le monde, ce qui rend le postulat de départ d’autant plus contestable. On appréciera ensuite la définition idéologique de la France – ici confondue par métonymie avec la « république ». On constatera enfin que M. Legrand, parce que cela l’arrange, fait semblant de ne pas comprendre qu’il s’agit d’une communauté (une tribu ?) et non de quelques individualités.

 

Si l’exaspération contre les Roms monte dans le pays, si la rupture semble totale entre la « France profonde » et les intellos gauchos-parisiens, rien n’est réglé pour autant. En effet, le véritable danger devrait, encore, venir de « l’Europe », comme le montrent les accusations inacceptables de Mme Reding, commissaire à la Justice – d’autant que Bulgarie et Roumanie, grandes pourvoyeuses de Roms, pourraient entrer dans l’espace Schengen dès le 1er janvier prochain. Mais le plus grave est ailleurs : les Roms ne sont que la partie émergée de l’iceberg que constitue la ruineuse immigration clandestine de masse. Or, n’en déplaise aux Duflot, Legrand et consorts, la misère ne donne aucun droit  et le pouvoir politique est là pour défendre le seul intérêt national, pas pour sacrifier à des principes quasi religieux.

 
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lundi, 23 septembre 2013
 
Tropisme allemand ?
 

france-allemagne1.jpgQu’importe que Mme Merkel se succède ou pas à elle-même. On ne peut imaginer que notre puissant voisin fasse autre chose que ce qu’il a toujours fait : de la force. Avec, au gré de telle ou telle alliance post-électorale, quelques modifications d’ordre purement tactique. Même M. Prudhomme l’a compris : les Allemands sont avant tout allemands. Belle leçon pour nous, toujours à la recherche d’un exemple ou d’un modèle. De ce côté-ci du Rhin, l’admiration, voire la fascination, pour le monde germanique ne datent pas d’hier. D’abord d’ordre religieux, puis artistique et littéraire, l’attrait exercé a revêtu, dans l’entre-deux-guerres, une forme plus politique et, depuis les années soixante, plutôt économique - beaucoup de Français pensant que l’Allemagne fait mieux que nous.

 

Il est vrai que son budget est en équilibre, sa balance commerciale excédentaire (un excédent qui avoisinerait les deux cents milliards d’euros !) et son taux de chômage de l’ordre de 5% (11% en moyenne dans le reste de « l’Europe »). Il est vrai aussi que sa monnaie, « l’euromark », est toujours aussi forte, ce qui favorise ses options industrielles et commerciales. Il est vrai enfin que ses institutions, et notamment le mode de désignation des députés au Bundestag, favorisent le consensus et la stabilité grâce au mécanisme bien huilé de la coalition gouvernementale.

 

Mais l’Allemagne réunifiée semble avoir renoncé à toute ambition autre qu’économique : la prospérité du pays est celle d’un marchand uniquement préoccupé de sa petite entreprise et intéressé par les seuls graphiques du commerce international. Facteur aggravant : l’Allemagne voit sa population vieillir de manière plus que préoccupante, avec comme perspective de devenir une immense maison de retraite. Cela explique en grande partie l’attitude frileuse de ses dirigeants : le chancelier reste un chef de parti, toujours prisonnier de calculs politiciens, sans autre visée stratégique que la recherche de biens matériels. Quant au système électoral allemand, il n’est au fond qu’une variante de la supercherie démocratique qui consiste à faire croire qu’un prétendu « peuple » est « représenté » dès lors que des individus ont déposé un bulletin de vote.


D’un point de vue gestionnaire, on ne peut contester que la façon de faire allemande pourrait inspirer chez nous certaines réformes. D’un point de vue politique, on doit espérer qu’existera un jour une alliance sérieuse entre la France et l’Allemagne. En attendant, considérer cette dernière comme exemple ou modèle serait une faute, d’autant plus grave que l’Allemagne mérite mieux de notre part qu’une admiration aveugle pour sa seule réussite matérielle. Sauf à se décréditer, la France ne peut être qu’elle-même : elle ne saurait d’ailleurs constituer un allié digne d’intérêt qu’à cette condition-là. L’Allemagne ne doit nous faire ni envie ni pitié, elle doit simplement nous inciter à être à la hauteur de l’enjeu.

 

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lundi, 09 septembre 2013
 
Marseille crie-t-elle trop fort ?
  

terrifiante realite 1.jpgLe « pacte national pour Marseille » souhaité par M. Valls et la énième réunion d’urgence tenue en préfecture par les politiciens du pays légal pourraient bien n’être que de la poudre aux yeux, mélange d’opportunisme et de communication.

 

D’un côté, il y a les chiffres qui sembleraient montrer qu’au fond rien n’a vraiment changé ni empiré dans une ville dont Mme de Sévigné disait déjà, en 1673, que « l’air en gros y est un peu scélérat ». Marseille serait même, pour la délinquance et l’insécurité, derrière la Seine-Saint-Denis, Nice et Avignon ! Mais on sait bien que, suivant la façon de comptabiliser, on fait dire aux chiffres ce que l’on veut.

 

D’un autre côté, il y a ce que tout le monde peut voir et que personne ne peut nier : ces bandes de Roms qui errent partout dans la ville (à la recherche de quoi ?), cet « hyper-centre » dont les artères principales sont envahies par des grappes de « jeunes » (au mieux bruyants), ces rues et ces quartiers où l’on se sent plutôt en Afrique qu’en Europe (une Afrique crasseuse et misérable), etc. Bref, déambuler dans Marseille, c’est courir le risque de se retrouver à tout instant dans le quart-monde.

 

Marseille, dit-on, serait prise en tenaille : la corruption gangrénerait ses élites, la drogue ses cités. Mais se pose-t-on la question des causes ? Si on en croit les bien-pensants, la corruption serait due à la nature méditerranéenne de la ville, le trafic de drogue à la pauvreté ; en conséquence, un peu plus de fermeté dans le premier cas et un peu plus de « social » dans le second permettraient de résoudre les problèmes.

 

M. Zemmour est plus convaincant quand il dénonce la décentralisation voulue par M. Defferre en 1982  - déconcentration, plutôt, qui a eu, dans le cas de Marseille, des effets libérateurs négatifs, incitant au clientélisme et à la corruption chez les élus. L’exemple le plus cité est celui de M. Guérini, président (ex?) P.S. du Conseil général et sénateur, mis en examen pour association de malfaiteurs (lequel Guérini, sans vergogne aucune, était présent à la réunion de samedi…). Si Marseille est bien en France, l’Etat doit y jouer son rôle, quitte à revenir sur la loi.

 

Concernant le trafic de drogue, il est patent qu’il est lié à la nature même de la démographie marseillaise. Tout laisse à penser qu’une part énorme (certains l’estiment – exagération ? - à 50%) des quelque 850000 habitants de la cité phocéenne est d’origine afro-musulmane. Dès lors, on ne peut plus parler de cosmopolitisme mais de partition, et l’équation pauvreté = sous-éducation = violence + drogue devient vicieuse. Quelle pauvreté ? On importe massivement de la misère afro-musulmane et on s’étonne que la pauvreté (et ses conséquences) augmente à Marseille !

 

Si Marseille est malade, il y a malheureusement fort à parier qu’elle n’est que le révélateur de ce qui pourrait bien, demain, concerner le pays tout entier. Si Marseille crie trop fort, c’est parce qu’il n’y a pire sourd que celui qui ne veut entendre… 

 

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lundi, 02 septembre 2013

Le porteur d’eau

M. Obama a donc décidé de surseoir à toute intervention en Syrie. Le voici empêtré dans une de ces contradictions dont un homme politique sort rarement indemne : aller au bout de ses menaces ou s’incliner devant un éventuel veto du Congrès. Sachant que des « frappes aériennes ciblées » n’auraient aucun autre objectif que de marquer le coup, tout en faisant courir un risque de conflagration, on peut se poser quelques questions.

 

Des esprits peut-être mal intentionnés prétendent que les Etats-Unis d’Amérique ne cessent de (re)tisser leur toile impériale qui inclurait dans une alliance baroque quelques vieux pays d’Europe, les monarchies pétro-sunnites du golfe et l’incontournable Israël. Dès lors, déstabiliser la Syrie s’inscrirait dans une perspective régionale ayant pour objectif l’instauration d’Etats croupions balkanisés et à merci. Quitte à provoquer de temps à autre un bain de sang. Soit. Mais la petite France, là-dedans ?

 

Avons-nous une stratégie géopolitique qui justifierait l’ouverture des hostilités comme le souhaitent les bellicistes enragés ? Mesure-t-on bien le coût et les conséquences d’une telle opération et, surtout, peut-on nous dire à quoi cela nous servirait, ce que cela nous rapporterait ? Que l’on sache, on n’a pas entendu M. Hollande là-dessus. Le chef de l’Etat n’a jamais posé la seule question qui compte : qu’est-ce que la France peut avoir à gagner ou à perdre dans cette affaire ?

 

Parlant trop et trop vite, M. Hollande a choisi – faute impardonnable - de se situer sur le terrain moral (« le massacre de Damas ne peut ni ne doit rester impuni »). Outre que morale et politique ne sont pas du même ordre - il faut être Mme Joly (Eva) ou M. Lévy (Bernard-Henri) pour confondre les deux -, qui a autorité pour dire le bien et le mal ? Certainement pas M. Hollande, dont la seule fonction est de servir la France. Encore moins M. Obama, chef de la seule puissance qui a osé utiliser l’arme nucléaire contre le Japon après avoir traité quelques villes allemandes au phosphore. Comme toujours, les justiciers autoproclamés cherchent simplement, au nom d’un prétendu droit international, à faire prévaloir leur loi du plus fort et les va-t-en-guerre de tout poil sont les complices objectifs des massacres programmés (en l’occurrence, ceux auxquels sont promises les diverses « minorités » syriennes en cas de chute de M. Assad).

 

hollande syrie guerre.JPGExit la morale, donc. Seule peut et doit compter une approche politique. Mais, maintenant qu’ils ont sorti leurs griffes, les « Occidentaux » auraient bonne mine de ne rien faire. Il aurait mieux valu alors ne rien dire. Voyez ce pauvre M. Cameron ! Pour un peu, on souhaiterait une intervention, synonyme de fermeté. Pas vraiment, quand même En somme, M. Hollande a le choix entre agir c'est-à-dire s’aventurer (à la remorque des Etats-uniens) pour un résultat soit vraisemblablement nul soit apocalyptique et ne pas agir c’est-à-dire déconsidérer au-delà de sa petite personne l’Etat et le pays. Etre au mieux ou au pis (c’est selon) le porteur d’eau de M. Obama : cette fois, il a tout faux.

 

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 lundi, 15 juillet 2013

Quand les éoliennes défileront

EOLIENNES copie.jpgIl fallait voir la mine de Mme Duflot assistant, dans la tribune officielle, au défilé du 14 juillet. Sans doute devait-elle calculer le nombre d’éoliennes dont on pourrait infester le pays avec les milliards du budget de la Défense nationale. Ou simplement en supprimant – comme le réclamait Mme Joly - cette ridicule manifestation franchouillarde dont se gaussent, dans de lyriques envolées moralisatrices, ses amis écolos-bobos. On peut, par ailleurs, ne voir, dans cette « tradition républicaine » qu’une occasion pour le bon peuple de voir et complimenter une armée française servant de faire-valoir à un régime à bout de souffle. Derrière les apparences, perdure pourtant un fait historique : les armes de la France constituent une force toujours vive, fondée sur des principes qui échappent à toute récupération idéologique. Pas de France sans gens d’armes.

 

D’un côté, le spectacle impeccable des différentes troupes. De l’autre, le spectacle minable des politiciens. M. Debré, en bon cheval de retour du chiraquisme, qui fait invalider les comptes de campagne de M. Sarkozy. L’U.M.P. qui n’en finit pas de se déconsidérer avec les premières escarmouches entre MM. Fillon et Sarkozy. Le Parti socialiste qui pense faire oublier les turpitudes de ses propres élus (Mme Andrieux, MM. Guérini, Dalongeville, Cahuzac, etc.) en accablant la droite - M. Désir affirmant ainsi, sans aucune vergogne, que désormais la justice travaille en toute indépendance, ce que paraît démentir le fameux « mur des cons ».

 

S’il est en effet plausible de penser que l’accumulation des « affaires » mettant en cause certaines personnalités liées au précédent quinquennat est due à l’acharnement partisan d’une gauche revenue « aux affaires » - une sorte de spoils system idéologique à la française -, on ne nous fera cependant pas croire que les personnes ainsi incriminées (inutile de répéter des noms connus de tous) sont de simples victimes expiatoires qui n’ont forcément rien à se reprocher.

 

Déjà, en leur temps, un Alexis de Tocqueville ou un Max Weber ont pu établir un lien entre corruption et vie politique des démocraties, essentiellement à cause de l’émergence d’une caste politicienne parasitaire. Certains ont alors voulu croire qu’il ne s’agissait que d’une maladie infantile du nouveau régime. Or, en février 2011, M. Lascoumes, directeur de recherches au C.N.R.S., posant la question de savoir pourquoi démocratie et corruption font si bon ménage, a pu publier un ouvrage intitulé « Une démocratie corruptible. Arrangements, favoritisme et conflits d’intérêt » : tout n’est-il pas dit dans ce titre ?

 

Peut-être, parce qu’il génère des « élites » alternativement corrompues et moralisatrices, ce régime finira-t-il par faire crever ce vieux pays. Peut-être pas. Défions-nous donc des idéologues à la Duflot, autant, si ce n’est plus d’ailleurs, que des corrompus : il faut surveiller les éoliennes…

 
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lundi, 08 juillet 2013

Planche pourrie ? 

Sans titre-1.jpgDébut juillet, on apprend que les Européens, et plus particulièrement les Français, sont furieux d’avoir été l’objet de l’espionnage américain : on parle de « rupture de confiance », voire de « crise politique sérieuse ». M. Obama, tout en relativisant, reste ferme sur le fond : les Européens font la même chose – ce qui semble avéré – et les agences américaines de renseignement continueront leurs activités – ce qui est naturel. Les choses auraient pu en rester là.

 

Cependant, pensant y voir une opportunité, non pour la France mais pour l’Europe, M. Hollande souhaite publiquement que les Européens adoptent une position commune sur la question. Or, il se trouve que sont prévues, à compter du 8, des négociations transatlantiques sur les méthodes de renseignement. De fait, les Européens auraient beau jeu de menacer de suspendre les accords donnant accès aux données sur les voyageurs et les virements bancaires. Malheureusement, cette menace risque de faire long feu, le compromis de façade masquant mal les divergences de fond – notamment entre la France et l’Allemagne, toujours très atlantiste.

 

Pourtant, lorsque M. Snowden, l’ex-agent de la N.S.A., demande l’asile politique à divers pays européens, la position commune est immédiate, les principaux pays de l’Union (France, Allemagne, Italie et Espagne) faisant savoir que la demande est rejetée. Certains, dont la France, vont jusqu’à interdire le survol de leur territoire à l’avion du président bolivien, soupçonnant la présence à bord de M. Snowden. Renseignement faux (!), mais psychodrame diplomatique, conclu un peu légèrement par M. Fabius qui évoque un « contretemps » et fait part de ses « regrets » à des chancelleries sud-américaines furieuses. Tout le monde comprend que Washington a fait pression sur les Européens, résolvant par là même les affres unitaires de M. Hollande.

 

L’occasion était pourtant belle de manifester, sans grand risque, quelques velléités d’indépendance. Et d’arriver en position de force aux négociations de Washington. Encore eût-il fallu que la France se décidât par elle-même. Oui, nous aurions peut-être dû accueillir ce M. Snowden. D’autres, en d’autres temps ont su faire preuve de fermeté : M. Pasqua expulsant cinq diplomates-espions étatsuniens en 1995 ou, mieux, De Gaulle quittant le commandement intégré de l’OTAN en 1966 – sachant bien que la fermeté affichée à leur égard peut constituer le meilleur garant de la solidité du lien susceptible de nous unir aux Américains.

 

M. Monnet assignait secrètement comme fonction première à l’Europe, ou plutôt à l’Union européenne, d’être une entreprise de contrôle et de domination au service des Etats-Unis d’Amérique. Nous sommes peut-être en train de vivre, avec M. Barroso, autre agent américain supposé, un énième épisode du mauvais et interminable feuilleton qui en est résulté.

 
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lundi, 01 juillet 2013

La nausée

531624.jpgEn une interminable litanie, la presse se complaît à égrener les noms des diverses « personnalités » par qui le scandale serait arrivé ou pourrait arriver. Pour le seul mois de juin, sans prétendre à l’exhaustivité, et dans l’ordre alphabétique : MM. Balladur, Cahuzac, Guéant, Moscovici, Richard, Sarkozy, Strauss-Kahn, Tapie… et même Mmes Bettencourt et Lagarde. Ces gens-là ne sont sans doute pas tous corrompus, mais comment faire comprendre à tous les indignés potentiels ou avérés que c’est grande naïveté de s’être imaginé qu’ils devraient et pourraient tous être incorruptibles. Rappelons-nous aussi que le seul à qui l’on a accolé l’adjectif a laissé une indélébile trace de sang dans l’histoire de France.

 

Dans ce contexte, certains commentateurs ont su faire preuve de bon sens. Ainsi, M. Zemmour souligne que les mêmes qui n’avaient pas de mots assez durs pour condamner un Strauss-Kahn immoral, se sont accordés à saluer sa toute récente prestation doctorale devant le Sénat – alors qu’il persiste dans des analyses mondialisantes dont le F.M.I. lui-même reconnaît aujourd’hui que la plupart ont conduit à des conclusions erronées et dangereuses. Ce qui est donc inquiétant, ce ne sont pas les frasques sexuelles de M. Strauss-Kahn, c’est que ce monsieur ait été à la tête du F.M.I. Quant à M. Pivot, qui pensait peut-être ne pas aller au-delà d’un bon mot (en l’occurrence, son néologisme « cahuzaquer »), on l’a entendu rappeler que les braconniers font les meilleurs gardes-chasse, et qu’ainsi avoir fait de M. Cahuzac le responsable de la lutte contre la fraude fiscale était une excellente idée. Et c’est sans doute vrai, tant la morale a si peu à faire avec l’efficacité politique !

 

Mais certains ont su se montrer opportunistes. Qui, désormais, ne connaît M. Filoche ? Cet éminent membre du Parti socialiste (après l’avoir été de l’UNEF, de la C.G.T., de l’U.E.C., du P.C.F. et de la L.C.R.), s’est acquis une réputation de « pur » lorsque, parlant à chaud de M. Cahuzac à la télévision, il s’est montré, tel un enfant effaré de ce qui lui arrive, incapable de retenir ses larmes. Vraie (ce qui en ferait un grand niais) ou feinte (vu ses engagements politiques successifs) son indignation a pu « persuader » ceux qui confondent politique et bons sentiments mais certainement pas « convaincre » ceux qui ont compris qu’on ne fait pas « de bonne politique » avec de (vrais ou faux) bons sentiments.

 

Ce qui donne la nausée, ce n’est pas l’immoralité de certains comportements, c’est plutôt la surdose de moraline. Il est lassant, mais jamais tout à fait inutile, de se répéter : les hommes sont ce qu’ils sont et la volonté de les transformer n’a jusqu’à présent rien changé (ou si peu) à leur nature. La conséquence politique de ce constat est la nécessité d’avoir des institutions qui mettent, autant que faire se peut, l’Etat au-dessus des passions individuelles et des ambitions partisanes. A défaut, on ne peut que s’indigner ou sangloter – ou faire semblant.

 

Illustration : "Cahuzaquer" le néologisme que Bernard Pivot a proposé.

 
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lundi, 24 juin 2013

La leçon

poutine TSAR.jpgIl se passe toujours quelque chose un 18 juin. Cette année, c’était le sommet du G8, en Irlande du Nord. Avec, en vedette incontestable, Vladimir Poutine.

 

Bref florilège des titres de presse : « Poutine plus fort que les 7 autres réunis !» (Boulevard Voltaire), « Poutine résiste aux Occidentaux sur la Syrie » (Le Figaro), « Poutine glace le sommet nord-irlandais du G8 » (Libération), « Poutine fait plier le G8 » (tf1), « Vladimir Poutine seul contre tous » (francetv info), « Poutine fait cavalier seul » (france info), « Pourquoi Vladimir Poutine ne cède pas sur la Syrie » (Rue 89), etc. A une exception près (M. Jamet dans Boulevard Voltaire), tous les articles mentionnés conjuguent hostilité à M. Poutine et désarroi devant l’incapacité des « Occidentaux ».

 

Le fait est que le président russe a fait prévaloir son point de vue sur la Syrie, contraignant ses interlocuteurs à une piteuse reculade. Comment et pourquoi cela a-t-il été possible ? M. Jamet estime avec raison que M. Poutine « savait ce qu’il voulait et qu’il voulait vraiment ». Une « âme forte » fera toujours plier une « âme faible », selon les propos de la Galigaï : M. Poutine serait ainsi une sorte de héros stendhalien infligeant aux nabots occidentaux la leçon qu’ils méritaient de recevoir.

 

Mais cette explication, purement psychologique, n’épuise pas la dimension politique de la question. En fait, M. Poutine s’est montré à la hauteur de la situation pour faire avancer les pions de la stratégie russe. M. Haski l’a bien compris, qui écrit dans Rue 89 : « ce qui compte [pour M. Poutine], c’est le rapport de force international dans lequel la Russie tient la dragée haute aux Occidentaux ». A l’opposé, les chroniques piteuses et larmoyantes de nos journaleux ne sont que le révélateur de l’inconsistance et du vice congénital des régimes et dirigeants dits démocratiques, englués dans la contradiction entre les faits et l’idéologie. En l’occurrence entre la faute que constituerait une intervention contre M. Assad et la défense des prétendus droits de l’homme.

 

Si M. Poutine « veut » et sait ce qu’il veut, c’est-à-dire la défense de l’intérêt russe, ce n’est pas le cas de tout le monde. Mis à part le retour à d’hypothétiques et toujours instables équilibres socio-économiques, peut-on sérieusement penser que M. Hollande veuille quelque chose ? Il pourrait au moins profiter de la leçon politique donnée par le président de la puissante Fédération de Russie. Et même - de concert avec M. Fabius, un peu trop enclin aux rodomontades dès qu’il s’agit de M. Assad - se demander s’il ne serait pas intéressant de nouer avec ce grand pays, pour l’essentiel « européen », et moins indigne de confiance que beaucoup d’autres, des liens un peu plus amicaux.

 
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lundi, 17 juin 2013

L’Oncle Sam vous regarde

L’aurait-on oublié ? On peut le penser au vu des réactions parfois compréhensives mais toujours embarrassées, si ce n’est franchement indignées, qu’ont suscitées en France les révélations de M. Snowden. Cet ancien consultant de la National Security Agency, désormais réfugié à Hong Kong, a, preuves à l’appui, révélé que les États-Unis d’Amérique espionnent en « live » le monde entier par le biais des divers systèmes centraux des réseaux informatiques, ce qui leur donne accès « aux communications de centaines de milliers d’ordinateurs sans avoir à pirater chacun d’entre eux ». Donc toute personne ou entreprise « connectée » a été, est ou sera espionnée par la N.S.A.

 

snoxden.jpg

 

Censeurs et moralisateurs de s’étouffer : quoi ! l’Amérique de M. Obama ! Mais peut-on reprocher à ce dernier, sous l’excellent prétexte de lutter contre le terrorisme, d’utiliser la maîtrise américaine du « cyberespace » ? Et de se livrer à l’espionnage systématique des téléphones et d’internet ? C’est, bien entendu, légitime. Et nos maîtres-à-penser peuvent bien nous rabâcher que la démocratie y perd son âme, la majorité des électeurs américains, républicains et démocrates confondus, y semblant tout à fait favorables, c’est potentiellement quasi légal.

 

Le vrai problème est ailleurs. D’une approche défensive bien compréhensible, les Américains sont passés en fait à une approche offensive. La preuve en est leurs nombreuses attaques cybernétiques ciblées contre la République populaire de Chine et dénoncées par le Global Times, quotidien chinois proche du régime. Malgré les apparences, cette stratégie change la donne : les États-Unis sont certes, de manière conjoncturelle, le « grand satan » visé par l’islamo-terrorisme ; ils sont d’abord, par leur nature même (leur histoire, leur géographie, leur culture, etc.) l’Empire – prêt, plus qu’à se défendre, à attaquer pour maintenir, voire conforter sa position toujours dominante, quoi qu’on en dise. C’est sans doute tout aussi légitime de leur point de vue mais beaucoup plus inquiétant pour les autres, à commencer par nous-mêmes.

 

D’ailleurs, les quelques réactions américaines – toutes défavorables - à l’acceptation, par la Commission de Bruxelles, dans la perspective des prochaines négociations commerciales transatlantiques, de l’exception culturelle « à la française », prouvent la vivacité de l’impérialisme américain : faire de la « culture » un objet marchand leur permettrait de s’approprier un peu plus les esprits et les mentalités, en régnant par exemple sans partage sur les chaînes de télévision.

 

Mais cette digue protectionniste paraît bien isolée et bien fragile face au tsunami libéral qui, conjugué aux capacités technologiques des États-Unis, menace de tout emporter. Pour survivre, la France et ses « alliés » européens n’ont d’autre choix que de se battre sur ces deux fronts en se dotant, au plus tôt, et à quelque prix que ce soit, de tous les moyens et mesures appropriés.

 
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lundi, 10 juin 2013

Ils vont revenir

Ils seraient cent vingt, selon le ministre de l’Intérieur, cent vingt Français, apprentis djihadistes, partis faire leurs classes en Syrie, dans les forces armées hostiles au régime de M. Assad. Cent vingt, dont M. Valls vient d’expliquer que « la plupart convertis à un islam radical ont un passé de délinquance […] de drogue […] de grand banditisme ». Voilà qui est clair. 

djihadistes français.JPG

 Djihadistes" français" (Reuters)

 

 

Pendant ce temps-là, peut-être pour profiter de l’occasion de façonner son image de grand ministre des Affaires étrangères, M. Fabius continue de manifester une grande animosité à l’égard de M. Assad. Avec et autour de lui, tous ces penseurs et journalistes « engagés », moins soucieux de l’intérêt national que de leurs fantasmes idéologiques. C’est qu’encore et toujours la bêtise le dispute, ici, à l’aveuglement. M. Filiu, professeur à Sciences Po Paris, vient ainsi d’affirmer que « le peuple syrien est prié de se laisser massacrer ». Donc, d’un côté « le peuple », de l’autre « les massacreurs ». Niaiserie d’intellectuel fatigué ou mensonge délibéré du militant droits-de-l’hommiste ?

 

Mais le verbiage enragé des interventionnistes et va-t-en-guerre se heurte aux réalités. Leur dernier argument en date - l’utilisation présumée d’armes chimiques par les troupes du régime – devrait faire long feu puisque même (et surtout) les États-Unis d’Amérique semblent y rester insensibles. Pour ces derniers, sans doute échaudés par les aventures d’Irak et d’Afghanistan, mais plus sûrement encore soucieux de leurs intérêts planétaires, la Syrie n’est qu’une carte dans le jeu qui les oppose aux autres grandes puissances, notamment à la Russie : elle s’inscrit dans leur stratégie mondiale et les bêlements humanitaires des Français et des Britanniques doivent bien les amuser, d’autant que la tournure prise par les événements justifie amplement l’attentisme voire l’inavouable décision de non-intervention.

 

Le constat est clair : la Syrie n’est pas le théâtre d’une lutte entre le Bien et le Mal ; s’y affrontent plus prosaïquement des Syriens - les uns, aidés par leurs alliés de toujours (Russie, Iran, Hezbollah), détenant le pouvoir légal ; les autres, armés par l’étranger (Arabie saoudite, Qatar) et soutenus par la « conscience universelle », voulant s’emparer de ce pouvoir. Ne pas admettre cette évidence a pour conséquence de dresser un écran de fumée qui occulte la seule chose qui devrait pour l’instant compter à nos yeux dans cette affaire, à savoir l’enrôlement (et donc le retour prévisible au « pays ») des cent vingt  islamo-terroristes français (six cents pour l’ensemble de l’Europe !).

 

Ces cent vingt sont connus des services de M. Valls. Plutôt que de se préoccuper de M. Assad, ne vaudrait-il pas mieux se prémunir contre ces assassins potentiels ? Une fois en prison, ils pourront toujours lire la prose de M. Filiu. A condition de savoir lire, bien entendu.

 
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lundi, 03 juin 2013

Règlement de comptes ?

sarkozy hollande.jpgLa politique étant de nos jours ravalée au rang de la communication, l’annonce du placement de Mme Lagarde sous le statut de témoin assisté puis de la mise en examen pour escroquerie en bande organisée de M. Estoup, l’un des trois juges du tribunal arbitral qui a octroyé 403 millions d’euros (dont 45 pour préjudice moral !) à M. Tapie, fait presque oublier « l’affaire Cahuzac ».

 

On se rappelle qu’en 2007 M. Tapie avait, avec d’autres personnalités classées à gauche (comme MM. Séguéla et Allègre), soutenu M. Sarkozy, jetant un peu plus le trouble dans la campagne de Mme Royal. Et même si, dans le meilleur des cas pour lui, on peut considérer que M. Tapie avait été quelque peu floué par le Crédit Lyonnais, il est tentant de considérer l’arbitrage rendu comme un retour d’ascenseur. Certains ne s’en privent pas. Sans doute pour mieux marquer son territoire au centre (notamment contre M. Borloo, premier et éphémère ministre de l’Economie et des Finances de M. Sarkozy), M. Bayrou a frappé vite et fort, accusant explicitement le sommet de l’Etat (c’est-à-dire, implicitement, M. Sarkozy) de malversation.

 

Lui aussi maître en communication et soucieux de garder le beau rôle, M. Tapie vient d’affirmer que « si on découvre la moindre entourloupe […] ou quoi que ce soit d’anormal, alors, dans la seconde, à [son] initiative, [il] annule l’arbitrage ». Le risque est minime car, dans les faits, vu l’imbroglio juridique dans lequel on pourrait se trouver, il semble très peu probable, en tout cas très compliqué, que quoi que ce soit puisse vraiment bouger à court et moyen terme.

 

Resterait la question « morale ». Est-ce un scandale ? Oui, bien sûr, si les faits sont avérés. Un de plus. Mais faudrait-il s’en étonner ? Non, bien sûr, la nature humaine étant ce qu’elle est. Que s’indignent ceux qui ont foi en une impossible République vertueuse et exemplaire ! Cette approche n’est pas la nôtre. Y a-t-il eu magouille ? Peut-être, mais vrai ou faux, qu’importe ? Ce qui compte, c’est que ce soit vraisemblable.

 

On ne compte plus les innombrables affaires qui semblent consubstantielles à notre république parlementaire. Aux yeux du pays, une fois de plus, la res publica apparaît comme aux mains de clans qui se la disputent. Tous les coups (surtout les coups bas) sont bons. Ceux qui dénoncent aujourd’hui ont été mouillés hier, ou le seront demain, et leur indignation relève de l’opportunisme politicien le plus méprisable. Les fraudes et manipulations ont toujours existé, y compris sous l’Ancien Régime – mais l’Etat royal ne pouvait pas être leur objet. Ce qui est grave, ce n’est pas que les politiciens factieux aient les dents longues, c’est que l’Etat est leur terrain de chasse : c’est là l’insupportable rançon de la démocratie à la française.

 
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lundi, 20 mai 2013

Flatus vocis

  • hollande europe.JPGOn sait que M. Hollande n’est pas (n’est plus ?) socialiste - ce que confirment les cris d’orfraie de M. Mélenchon ; on sait aussi qu’il ne peut pas être vraiment social-démocrate - la faiblesse et/ou la radicalité des syndicats français interdisant l’émergence d’une social-démocratie à la nordique. C’est peut-être le qualificatif de « social-libéral », parce qu’il fleure bon toutes les compromissions, toutes les ambiguïtés et toutes les impuissances des républiques précédentes, qui lui convient le mieux. 

Ce qui est indéniable, c’est qu’il est prêt à toutes les contorsions pour ressembler à son grand homme, M. Mitterrand. C’est ainsi qu’il faut interpréter sa conférence de presse de jeudi dernier, consacrée pour l’essentiel à l’Europe. M. Mitterrand, bien incapable de tenir ses promesses de 1981, s’était déjà défaussé sur cette dernière, faisant d’elle, selon M. Chevènement, « un mythe de substitution au projet de transformation sociale qui l’avait porté au pouvoir ». Mais n’est plus Mitterrand qui veut. Et on voit bien que les propositions de M. Hollande (notamment un « gouvernement économique » de la zone euro) vont dans le sens d’un nouvel abandon de souveraineté, renforçant ainsi cette caricature d’Europe déjà responsable de beaucoup de nos difficultés.

 

Dès vendredi matin, M. Guetta, dans sa chronique sur France Inter, fait preuve d’un enthousiasme suspect. Il n’hésite pas à conclure par cette phrase digne de l’emphase du Chateaubriand de 1815 : « Ce n’est pas qu’un tournant du quinquennat qui s’est amorcé hier mais un tournant pour l’Europe. ». M. Hollande n’a-t-il pas, en effet, dit explicitement que ses propositions visent à enclencher une dynamique vers une « union politique » ! On peut rêver. Quand on est chroniqueur à France Inter. Mais en a-t-on le droit quand on est le chef de l’Etat ? Prudent malgré tout, M. Guetta a pris soin de commencer par ces mots : « Il faut bien sûr attendre la réaction de l’Allemagne, de l’Allemagne avant tout ». Cette réaction - inexistante, sur le plan officiel ; hostile dans la presse – ne saurait laisser aucun doute…

 

M. Hollande serait plus avisé d’admettre qu’en ce moment les intérêts des deux pays qui sont au cœur de l’Europe sont divergents - et de se montrer conséquent. Nous voyons bien les ravages de l’euro fort, imposé par la B.C.E., pour une économie comme la nôtre, alors que nos concurrents japonais, chinois, britanniques ou étatsuniens jouissent d’une grande liberté dans le domaine monétaire. En revanche, ce même euro fort est non seulement très acceptable pour une Allemagne à la production industrielle haut de gamme mais encore vital pour cette même Allemagne à la population vieillissante.

 

De toute façon, si ce problème conjoncturel ne se posait pas, resterait le problème de fond. S’il est impensable que l’Europe puisse résulter de quelques tractations économiques et financières, il l’est davantage, n’en déplaise à tous les « cabris » dont se moquait déjà le général De Gaulle, qu’elle puisse être l’objet d’un simple décret. Pour M. Hollande, l’Europe n’est qu’une échappatoire, une sorte de potion magique, et ses propos relèvent, comme ceux de ses prédécesseurs, de l’incantation. Il ne suffit pas de vouloir, il faut aussi pouvoir faire l’Europe.

 

NDLR à l'attention des non latinistes : "Flatus vocis" signifie: "un souffle de voix". On emploie cette expression pour tourner en dérision un propos sans importance. Seul le souffle est perceptible, les mots étant sans grand intérêt pour celui qui les entend et qui les écoute à peine...

 

 

 

 

lundi, 13 mai 2013

Tintin aux Antilles

46679877.jpgUn certain M. Tin demande à l’Etat français (à travers la Caisse des dépôts et consignations) de reverser à Haïti seize milliards d’euros indûment perçus pour l’affranchissement des esclaves… il y a deux siècles ! On pourrait penser que mieux vaut en rire, d’autant que M. Hollande, soulignant « l’impossible réparation » des traites négrières, affirme que « le seul choix possible, le plus digne, le plus grand, c’est la mémoire, la vigilance et la transmission ». Autrement dit : vous demandez trop peu, nous vous proposons de battre notre coulpe pour l’éternité… 

Mais la démarche de M. Tin n’est pas une plaisanterie. M. Tin est français et parle au nom du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires de France). On comprend bien, par là, quelles sont ses motivations profondes. Pourtant, le but du CRAN, dont on sait déjà qu’il sera débouté, serait d’alimenter un prétendu débat. Quel débat ? Sur ce genre de sujet, il ne peut pas y en avoir : à l’image de ce qui se passait en Union Soviétique, la cause est jugée d’avance, M. Tin ayant, pour lui, tous les bien-pensants et bobos-gauchards des médias et de la politique – les mêmes qui hurleraient au racisme si d’aventure un CRAB (« B » pour « Blanches ») faisait son apparition... 

Un M. Bicep, député au Parlement de Strasbourg (E.E.L.V.), Antillais comme M. Tin, cherche, quant à lui, à faire adopter un texte instaurant une journée européenne reconnaissant les victimes de la colonisation et de l’esclavage. C’est dans les Balkans et en Grèce qu’on va être contents : on pourrait, sur fonds européens, organiser des manifestations commémorant les crimes perpétrés par les Turcs : colonialisme multiséculaire avec razzias d’hommes (réduits en esclavage) de femmes (destinées aux harems) et d’enfants (pour en faire des janissaires). 

MM. Tin et Bicep sont des nombrilistes : obsédés par leurs origines africaines, ils n’ont pas compris que c’est toute l’Histoire de toute l’humanité qui peut faire l’objet de leur grille de lecture. Ainsi, à l’instar de M. Zemmour qui propose plaisamment de réclamer à la Ville de Rome des réparations pour le traitement inhumain et humiliant infligé à notre Vercingétorix pré-national, on pourrait s’indigner des pieds bandés des Chinoises ou des sacrifices humains chez les Aztèques. On pourrait, plus sérieusement, envisager des actions en justice pour les victimes du génocide vendéen, de la Grande Famine dans l’Irlande du XIXe siècle et, plus près de nous, des goulags staliniens. Mais surtout, on ne saurait ignorer que les plus grands responsables de la traite négrière sont les tribus arabo-berbères musulmanes pour lesquelles celle-ci a toujours été une activité lucrative et davantage encore les roitelets africains eux-mêmes qui ont vendu leurs prétendus « frères ». 

On mesure maintenant quelle boîte de Pandore Mme Taubira a réussi à faire ouvrir, il y a déjà douze ans, avec sa loi qui désigne l’esclavage et la traite comme « crimes contre l’humanité ». Outre que cette dernière notion reste discutable, les lois dites « mémorielles » constituent une faute politique car elles ne peuvent que conforter les divers groupes de pression dans leurs démarches sectaires. Mme Taubira elle-même ne vient-elle pas de souhaiter une « politique foncière » en faveur des descendants d’esclaves ? 

Gageons que, dans le même esprit, le CRAN aurait déjà exigé, s’il avait existé, l’interdiction de l’album Tintin aux Antilles.

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lundi, 06 mai 2013

Qu’est notre Etat devenu ? 

front de gauche.jpgL’actualité nous rappelle l’impérieuse nécessité d’un Etat fort, voire interventionniste si l’intérêt national est en jeu, si le « pré carré » est menacé. C’est, au-delà des différences de nature et de degré, la conclusion que l’on peut tirer de la décision de la commission de Bruxelles contre la S.N.C.M., des difficultés financières de l’actionnaire principal sud-coréen des ex-Chantiers de l’Atlantique ou encore des visées de la société américaine Yahoo! sur la française Dailymotion.

 

Plutôt étrangers, si ce n’est hostiles, à cette approche, les médias préfèrent, anniversaire oblige, se battre à coups de sondages, de pourcentages et de statistiques sur le bilan de la première année du quinquennat. C’est vraiment se faire, et répandre dans le pays, une piètre idée du chef de l’Etat (quel qu’il soit) que de le traiter comme le P.-D.G. d’une grande entreprise. C’est de toute façon se poser des questions bien inutiles puisque tout le monde a la réponse, M. Hollande ayant « accompli » deux tâches qui paraissent importantes : l’intervention militaire au Mali et la légalisation du « mariage pour tous ».

 

Quel contraste entre les deux ! D’un côté un chef de guerre, dont l’autorité institutionnelle ne souffre aucune contestation (et c’est tant mieux), de l’autre un ex-candidat prisonnier des gages à donner à certains groupes de pression (et c’est tant pis). Cette ambiguïté reste malheureusement la marque de fabrique des présidents successifs. Porté au pouvoir par quelque chose qui ressemble fort à un plébiscite, le président de la République n’est évidemment pas ce « monarque républicain » que l’on se complaît à dénoncer. Au moins – mais n’est-ce pas la moindre des choses ? -, jouit-il de quelques attributs régaliens : « irresponsabilité » sur les plans politique et judiciaire, pouvoir de nomination et de dissolution, autorité sur les armées, etc.

 

Or, c’est bien contre cela – contre ces dernières digues - que M. Mélenchon propose l’instauration d’une VIème République, dont on comprend bien qu’elle aurait tous les inconvénients de la Vème (le principal étant l’existence de factions luttant pour le pouvoir) et aucun de ses avantages (le principal étant la primauté de l’exécutif). Mais M. Mélenchon est un jusqu’au-boutiste enragé : ne lit-on pas dans L’Humain d’abord (programme du Front de Gauche) : « Nous voulons renforcer et amplifier la souveraineté directe du peuple » ? Verbiage délirant et mensonger dont l’Histoire a montré les conséquences funestes. On sait trop à quelles extrémités pourrait conduire un dépérissement de l’Etat.

 

Samedi 4, sur France 3, rediffusion de l’excellent Louis XI, avec Jacques Perrin. Une superbe leçon de réalisme politique au service de la France, mais une leçon au goût amer : si aujourd’hui, comme au quinzième siècle, les « féodaux » jouent toujours contre la France, ils n’ont plus en face d’eux un Etat « royal » mais un Etat contesté et diminué, du fait même qu’il est aux mains d’une faction.  

LOUIS XI LE POUVOIR FRACASSE.jpg

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lundi, 29 avril 2013

C’est celui qui le dit qui l’est ? 

juges rouges.jpgOn comprend qu’il soit difficile, pour beaucoup, de voir dans le « mur des cons » une simple potacherie, un « exutoire satirique confiné dans un espace privé », selon les termes de M. Bocciarelli, secrétaire général du Syndicat de la Magistrature (S.M.). Mais la chose est-elle vraiment étonnante ? Pour être magistrat, on n’en est pas moins homme (ou femme). Après tout, il paraît qu’on lançait des fléchettes sur des portraits de De Gaulle et, plus tard de Mitterrand, dans certains locaux politiques. En fait, M. Untel (ou Mme Unetelle) peut même retirer une certaine, mais secrète, satisfaction de faire partie des (mal)heureux élus : une sorte de consécration, si on est de droite, puisque le S.M. est classé à gauche.

 

Donc pas de quoi fouetter un chat ? Ce n’est pas si sûr. Mme Martres, présidente du S.M., peut bien affirmer que « ce mur s’attaquait [imparfait justifié par le fait que ledit mur aurait disparu] aux idées, pas aux personnes », elle ne convainc pas, les pères de deux victimes y ayant été également épinglés. Il s’agit de MM. Escarfail et Schmitt, chacun père d’une jeune fille violée et/ou assassinée par des récidivistes. Mme Martres – cynisme ou stupidité – explique que l’un est favorable à la suppression du juge d’instruction et l’autre membre d’une association qui milite pour davantage de répression.

 

Prenons l’exemple de la fille de M. Escarfail, violée et tuée par M. Rampillon (plus connu sous ses deux prénoms Guy Georges). En 1991, dix ans après son premier viol, alors qu’il est en semi-liberté (!), il viole et tue la jeune Pascale. Si un fichier de la délinquance sexuelle avait existé, l’assassin Guy Georges, dont les viols et assassinats commencent en 1981 (tiens, tiens…) eût été mis (définitivement ?) hors d’état de nuire bien avant 1998. Or, le S.M. a toujours rejeté l’idée d’un tel fichier, jugé liberticide. Qui peut nier que le violeur-assassin Guy Georges a bénéficié du laxisme ambiant des années Mitterrand ? Comment ne pas imputer une part de responsabilité, même indirecte, au S.M. – dès lors objectivement complice ?

 

Ces deux pénibles affaires montrent jusqu’où peut aller la dérive idéologique de certains magistrats. Les deux « victimes » au fond n’étaient pas si victimes (deux jeunes filles françaises) et les « présumés innocents » n’étaient pas loin de l’être complètement (leurs origines - un afro-américain et un turc – plaidant forcément en leur faveur). Cette idéologie qui met en pratique une forme de subversion sémantique, faisant de l’innocent un coupable qui s’ignore et du coupable un innocent que l’on traque, cette idéologie qui favorise ainsi le délitement de la société, cette idéologie inspire le discours et l’action de Mme Taubira - laquelle n’a pas manqué de s’entourer d’un grand nombre de membres du S.M. au ministère de la Justice. 

 

La justice n’est peut-être pas de gauche, comme semble le penser M. Bilger, magistrat notoire ; en tout cas, certains juges le sont, de façon avouée et militante – ce qui pose les problèmes de leur recrutement, de leur syndicalisation et, en définitive, de l’indépendance du « pouvoir » judiciaire.

 

C’est celui qui le dit qui l’est ? Nous ne sommes – hélas ! – pas dans une cour de récréation. Les juges rouges ne sont pas c…, ils sont dangereux.  

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lundi, 22 avril 2013

Les assassins sont-ils parmi nous ? 

boston.JPGEnvoyer un corps expéditionnaire au Mali ou sous-traiter une libération d’otages au Nigeria a, paradoxalement,  quelque chose de rassurant : l’ennemi islamiste est loin et clairement identifié (les djihadistes d’Aqmi dans le premier cas, la secte Boko Haram dans le second). L’attentat de Boston nous rappelle opportunément que la réalité peut être plus désagréable. Perpétré, semble-t-il, par deux frères, de confession musulmane, issus d’une famille originaire de Tchétchénie, et s’inscrivant dans une liste déjà longue (Paris 1995, New York 2001, Madrid 2004, Londres 2005, Moscou 2010, etc.), il confirme que le terrorisme islamiste urbain reste le mode opératoire le plus efficace et donc le plus dangereux.

 

Parce qu’il est un tenant de l’idéologie multiculturaliste  et qu’il cherche à éviter toute forme de « stigmatisation » (c’est-à-dire de mise en cause directe de l’islam-isme), M. Durpaire – consultant que l’on voit et entend trop souvent sur toutes les chaînes de radio et de télévision - se plaît à souligner que les frères Tsarnaev auraient été de bons Américains. Ainsi ne serait-il plus possible de pointer du doigt une quelconque nébuleuse terroriste internationale et faudrait-il seulement voir dans l’attentat de Boston un problème intérieur. Mais son analyse, vicieuse, fait long feu et se retourne contre lui.

 

En effet, s’il est vrai que les frères Tsarnaev pouvaient sembler (d’après tous les témoignages recueillis) bien « intégrés », voire « américanisés » - et, de toute façon, en situation parfaitement régulière – on doit alors se demander comment il peut se faire qu’ils en soient arrivés à une telle extrémité. « Pourquoi, se demande M. Obama, de jeunes hommes qui ont grandi et étudié ici, dans notre communauté et dans notre pays, en sont-ils venus à une telle violence ? »

 

M. Mudd, expert en terrorisme à la New America Foundation, répond que le scénario de « radicalisation » des frères Tsarnaev est en fait courant et que leur histoire est banale. Cela signifie que, dans toutes les grandes villes d’Occident, vivent des jeunes gens qui leur ressemblent : immigrés ou enfants d’immigrés, toujours musulmans, et constituant ainsi un formidable vivier pour l’internationale islamiste. Des milliers de Mohamed Merah, des milliers de Tamerlan et Djokhar Tsarnaev – apparemment bien « gentils » (l’adjectif est souvent revenu dans la bouche des témoins de Boston) – dormiraient donc  parmi nous. Effrayant.

 

On sait que des centaines de jeunes combattants venus d’Europe se trouvent aux côtés des groupes islamistes extrémistes en Syrie (par exemple, des images diffusées sur Internet montrent des individus parlant néerlandais entre eux). Beaucoup ont été identifiés. Comment sera « géré » le retour de ces djihadistes ? Russes et Américains coopèrent déjà dans le domaine du terrorisme islamiste international. Qu’en est-il en Europe ? Pourquoi n’en parle-t-on pas davantage en France ? Serait-ce un sujet tabou ? Des armes de guerre circulent dans nos « cités », des « jeunes » se forment au combat en Afghanistan ou en Syrie. Rien de sérieux, au-delà d’une certaine surveillance, n’a jamais été entrepris par les autorités compétentes. Et quand surgit un Merah, on nous le présente comme un « loup solitaire ».

 

Faudra-t-il attendre qu’une famille de sept personnes soit prise en otage ici même, sur le territoire national ? 

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lundi, 15 avril 2013

Papa Schulz

martin schulz cohen.jpg

Si l’intention vaut l’action, M. Hollande est un grand politique, car nul ne niera que réduire l’évasion fiscale serait une bonne chose. Mais, dans les faits, et au vu du rapport des forces, s’il est probable qu’on arrivera à amener l’Autriche à résipiscence, c’est très incertain pour la Suisse et sans doute impossible pour Singapour, le Delaware ou les Iles anglo-normandes. En d’autres termes, la déclaration de M. Hollande est forte mais, sauf si on devait (et pouvait) s’en donner les moyens, elle risque d’être de peu d’effet – donnant raison à ceux qui n’y voient qu’une grossière diversion politicienne.

 

Au moins fait-elle ressurgir le serpent de mer européen. Il semble évident que si la très puissante, mais très désincarnée, « Europe » économique parlait d’une seule voix, elle serait entendue des plus récalcitrants. Malheureusement, l’« Europe » n’existe qu’en creux – par son inexistence, en quelque sorte, comme dans l’affaire malienne. Une « Europe » inexistante mais paradoxalement toujours rêvée par les euronaïfs, toujours critiquée par les eurosceptiques.

 

Des euronaïfs qui nient les pesanteurs de l’Histoire, faisant fi des réalités humaines – et à qui, soit dit en passant, la polémique suscitée par l’actuelle exposition du Louvre sur l’art allemand de 1800 à 1939 constitue un joli pied de nez, la presse d’Outre-Rhin s’insurgeant (à tort ou à raison, peu importe ici) contre l’image d’une Allemagne guerrière (Die Zeit) donc dangereuse (Frankfurter Allgemeine Zeitung) donnée à cette occasion en France. Des eurosceptiques de plus en plus nombreux dans les divers pays membres de l’Union européenne, jusqu’en Allemagne même où, ce dimanche 14, s’est tenu le congrès fondateur de l’Alternative für Deutschland, nouveau parti, qui prône tout à la fois la dissolution de la zone euro et la recherche d’une autre Europe, qui entend influer sur les choix du prochain Chancelier et est déjà crédité d’un quart des intentions de vote.

 

Vendredi 12 avril, dans sa « matinale » de France Inter, M. Cohen pensait bien tenir avec son invité politique du jour - M. Schulz, membre du Parti social-démocrate allemand et actuel Président du Parlement européen - un soutien de poids à l’européisme nébuleux de son chroniqueur patenté, M. Guetta. De fait, M. Schulz – idéologie oblige - commence par critiquer les dirigeants « conservateurs » européens (visant ainsi Mme Merkel) et affirme qu’une « Europe » sociale-démocrate (en cas de victoire du S.P.D.) serait moins austère et plus généreuse. Mais le réalisme germanique prend très vite le dessus : un chancelier social-démocrate défendrait, lui aussi, d’abord l’Allemagne. Mieux : si on veut que l’Europe pèse (et puisse ainsi exiger que soit mis fin aux paradis fiscaux extra-européens), il faut se doter d’un outil politique, c’est-à-dire institutionnaliser une communauté des Etats.

 

Le mot « Etats » - M. Schulz ne saurait l’ignorer - fait référence aux plus hautes des réalités politiques actuelles. Il ne s’agit plus, dès lors, de poursuivre l’impossible construction d’on ne sait quelle « Europe » mythique et supranationale, il s’agit de donner corps à ce qui existe. La seule Europe raisonnablement et politiquement souhaitable et faisable, donc viable, est bien celle qui reposerait sur les quelques Etats représentants des vieilles « nations » du continent (à commencer par la France et l’Allemagne). Plus qu’une simple alliance, mieux qu’une association, ce pourrait être une confédération, où chaque Etat subsisterait, tout en formant avec les autres un front commun (économique, militaire, diplomatique, etc.) face à l’étranger. Merci, M. Schulz, de l’avoir indirectement (et peut-être involontairement ?) rappelé. 

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lundi, 08 avril 2013

T’AS DE BEAUX YEUX…

HOLLANDE CHANGEMENT MAINTENANT.jpgLes aveux et les excuses de M. Cahuzac (tout autant, d’ailleurs, que les réactions outrancières de l’opposition) révèlent une progression inquiétante de l’américanisation de la société française. Quand l’ex-ministre « demande pardon », il rappelle étrangement M. Clinton, contrit et piteux. Mais, après tout, le puritanisme est du même tonneau anglo-saxon que le libéralisme marchand. 

L’« affaire Cahuzac » souligne aussi, et une fois de plus, le côté minable des factions : psychodrame ridicule et pleurnichard au P.S., opportunisme débridé des autres. Elle n’est sans doute pas terminée mais il est impossible de dire aujourd’hui si on en restera au stade d’un énième scandale (il paraît que M. Plenel en a encore sous le coude) ou si les conséquences politiques seront plus sérieuses – et donc graves pour le pays. MM. Ayrault et Hollande ne sont peut-être ainsi que de piètres tartuffes bientôt découverts. A défaut, ils sont de dangereux naïfs qui, « les yeux dans les yeux », ont cru « à la parole de cet homme ». Et toujours très au-dessous de leurs tâches : M. Hollande, plus Premier ministre que jamais, propose quelques mesures législatives ; M. Ayrault, sorte de D.R.H., demande à M. Cahuzac de renoncer à ses indemnités d’ex-ministre. 

En fait, les socialistes sont pris à leur propre piège de l’ultra-moralisation. Pourtant, ce sont d’impénitents récidivistes. Malgré des antécédents récents et fâcheux (bref florilège : les petits secrets de M. Mitterrand, la folle jeunesse de M. Jospin, les frasques de M. Strauss-Kahn), ils n’ont de cesse, comme M. Hollande, d’exiger une « république exemplaire » fondée sur la « vertu » - ce qui n’est pas sans rappeler le grand ancêtre et grand guillotineur, Robespierre dit « l’incorruptible ». C’est beaucoup - c’est trop - en demander. C’est oublier que la corruption est de toutes les époques. C’est oublier surtout que les régimes parlementaires y échappent moins que les autres et qu’on peut même se demander si ce n’est pas le propre de ces régimes d’être corrompus. 

Le rêve d’une impossible pureté n’est d’ailleurs pas sans danger. A la poursuite de cette utopie, M. Hollande prétend « renforcer l’indépendance de la justice ». Ce qui signifie, en clair, un pas de plus vers une plus grande judiciarisation (toujours le rêve américain…) de la société. Plus sérieux que leurs prétendus représentants, les Français – comme l’indique le dernier sondage BVA – mettent la compétence très au-dessus de l’honnêteté pour un homme politique. Les analystes y voient du cynisme. C’est plutôt du bon sens, l’homme étant ce qu’il est. Et cela signifie à coup sûr que seuls les résultats confèrent une sorte de légitimité, le reste relevant trop souvent du verbiage et de la gesticulation, lesquels sont presque toujours destinés à enfumer l’opinion. 

C’est ainsi que le très vertueux M. Désir, ne craignant aucun ridicule et les yeux dans les yeux des Français, prône un « choc de moralisation » (encore un choc et encore de la morale !). Droit dans le mur mais droit dans le mur en toute moralité. 

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mardi, 02 avril 2013

LA FAUTE DE M. HOLLANDE

EURO CRISE 3.jpgA la « prestation » présidentielle de jeudi dernier, devant les caméras de France 2, a succédé immédiatement le convenu et grotesque jeu de rôle des représentants des factions politiques : d’un côté les petits soldats et les béni-oui-oui de l’appareil du P.S. ; de l’autre, de l’extrême droite à l’extrême gauche, tous les opposants systématiques. 

Convenons que M. Hollande a montré certaines qualités, faisant preuve de calme (ce qui change de l’insupportable agitation de son prédécesseur), de réalisme (sur les conditions de la retraite ou les livraisons d’armes à la rébellion syrienne), voire d’une certaine hauteur « régalienne » (sur le budget de la défense ou l’intervention au Mali). On pourrait même se féliciter qu’il ait déclaré, d’entrée : « Je ne suis maintenant plus président socialiste mais président de tous les Français, président de la France ». Propos dont s’étranglent encore la gauche du P.S. et l’extrême gauche - mais sans doute, et malheureusement, simples propos.

 

On peut en effet raisonnablement douter que M. Hollande parvienne un jour à dépouiller les oripeaux du chef socialiste pour se muer en véritable chef de l’Etat. En tout cas, en ce moment, il donne au mieux l’impression d’être un (Premier) ministre, voire un secrétaire d’Etat, appelé à gérer certains dossiers. Ce faisant, il frise d’ailleurs le ridicule, qu’il fasse preuve de mesquinerie (la métaphore de la « boîte à outils » n’est pas mauvaise, elle est simplement déplacée dans sa bouche) ou, à l’inverse, de grandiloquence (l’emphatique « choc de simplification » prête à sourire pour une mesure simplement raisonnable).

 

Mais il y a plus grave : M. Hollande pratique une forme d’omission verbale particulièrement désagréable quand il s’agit du véritable problème que constitue la nature de l’appartenance de la France à l’Union européenne, appartenance dans laquelle tous les analystes sérieux s’accordent à voir la cause (pour certains, la solution) de nos difficultés actuelles. Le concernant, l’alternative est simple : ou il est le prisonnier, malgré lui, d’une Europe qu’il réprouve - et c’est impuissance ; ou ses convictions européistes sont si fermes qu’il n’envisage pas d’y renoncer - et c’est idéologie. Dans les deux cas, la conséquence est identique et grand le danger pour la France car, comme le souligne M. Zemmour, le chef de l’Etat français est devenu bien peu de chose.

 

Il est évidemment du devoir de tout chef de l’Etat de s’adresser au pays quand la situation est difficile. Encore faut-il avoir quelque chose à dire et être capable de le dire. Or, comme M. Hollande ne peut, ou ne veut, reconnaître que la France a les mains liées par Bruxelles, sa faute réside sans doute dans ce qu’il faut bien appeler une opération de communication. Opération apparemment ratée. Il est toujours risqué, particulièrement pour un homme politique, de donner dans le mélange des genres. M. Hollande aura appris, à ses dépens, qu’il ne suffit pas, pour masquer sa propre vacuité, de « se produire », telle une vedette du sport ou du spectacle, en face et au niveau d’un journaliste de télévision. 

 
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mardi, 26 mars 2013

LE JUGEMENT DES JUGES 

mediapart.jpgAu cours de la même semaine, démission d’un ministre et mise en examen de l’ex-président. Il n’en faut pas plus pour mettre le landerneau médiatique et parisien en ébullition. Quitte à ne s’intéresser qu’aux apparences en se faisant l’écho des réactions de la caste politicienne.  

 

Grande retenue dans le premier cas. Il faut dire que M. Cahuzac est (était) l’un des rares ministres digne de ce nom et, surtout, que ce qu’on lui reproche (avoir fraudé le fisc) est tellement courant… C’est plus animé dans le second cas, notamment grâce à M. Guaino qui, en franc-tireur du sarkozysme, s’en prend frontalement à la Justice en la personne du juge Gentil  - les socialistes oscillant, quant à eux, entre franchise (« enfin une bonne nouvelle ») et hypocrisie (« tout les justiciables bénéficient de la présomption d’innocence »).

 

Et les Français ? Depuis l’avènement de la IIIe République (bientôt cent cinquante ans), les scandales impliquant le personnel républicain n’ont cessé d’agiter le pays de façon récurrente, de l’escroquerie de Panama aux frasques de M. Strauss-Kahn (nous épargnerons au lecteur leur liste interminable). La notion d’« affaire » est même devenue une sorte de topos de notre vie politique, favorisant la montée du « populisme ». La fracture est telle entre la population et ses prétendus représentants qu’on peut même se demander si ce n’est pas l’indifférence qui prédomine désormais.

 

Voilà pour les apparences. Mais il y a plus grave. Dans les deux cas, c’est le site Mediapart qui a réussi à activer l’infernale machinerie judiciaire. Cette conjonction des deux pouvoirs, médiatique et judiciaire, est plus qu’inquiétante, en raison de ses dérives potentielles. Le pouvoir des juges, depuis le petit juge d’instruction (qui, comme Mme Joly en son temps, peut exercer sa vindicte en toute quiétude) jusqu’aux membres du Conseil constitutionnel (qui peuvent empêcher une mesure gouvernementale de voir le jour) est devenu exorbitant. Au moins correspond-il en principe à une légitime exigence de justice. Ce qui n’est pas le cas de celui des médias car le « droit à l’information » est trop souvent un paravent : le plus souvent, on crée l’information en fonction d’une certaine idéologie, et, pis, on s’arroge le droit de soupçonner tout le monde au nom de la transparence. Ces deux prétendus « contre-pouvoirs démocratiques » participent du déclin du politique, toujours sur la défensive face à la médiatisation et à une génération de juges politisés. Il ne s’agit certes pas de considérer MM. Cahuzac et Sarkozy comme des agneaux promis à quelque immolation, il s’agit plutôt de dénoncer l’arrogance insupportable de ceux qui prétendent mettre sous tutelle la notion même de pouvoir politique.

 

On se souvient des pacifistes des années 70-80 (« mieux vaut être rouge que mort »), dont on a vite compris qu’ils n’étaient que la cinquième colonne de l’impérialisme militaire soviétique. A quand une enquête sur Mediapart qui mettra en lumière le parcours et les accointances idéologiques de son Grand Inquisiteur M. Plenel ? A quand le « jugement des juges » que Robert Brasillach appelait de ses vœux. 

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lundi 18 mars 2013

LA GALÈRE SYRIENNE 

Nouveau coup de chaleur à gauche à propos de la Syrie où deux ans de « conflit » auraient fait soixante-dix mille morts et un million de déplacés et/ou réfugiés. M. Hollande ne se contente plus de la reconnaissance du contre-gouvernement formé par l'opposition et de l'échange d'ambassadeurs, il veut désormais – de concert avec M. Cameron – que soit levé l'embargo européen sur les armes à destination de la Syrie, quitte à passer outre à l'absence de consensus.  

Les explications de MM. Hollande et Fabius sur le fond sont peu convaincantes. « La pression militaire fera ressurgir une solution politique » affirme gratuitement le président – plus pragmatique, Mme Merkel dénonce le risque de dissémination d'armes imprudemment livrées. « Il faut éviter tout ce qui pourrait entraîner une déflagration générale », lance de façon quelque peu incohérente le ministre – plus sagement le chancelier autrichien dit craindre une surenchère de la Russie et de l'Iran. Par ailleurs, certaines questions embarrassantes sur les « rebelles » ne sont pas posées. Ainsi, qui peut croire que « Bachar » - comme aime à le nommer M. Fabius, inutilement méprisant – fait depuis deux ans tirer sur un peuple unanimement dressé contre lui ? Comment penser que la puissante armée syrienne éprouverait tant de difficultés face à de simples gavroches ? Pourquoi nier qu'il s'agit non seulement d'une guerre civile mais plus sûrement d'une insurrection fomentée et armée par l'étranger sunnite (Qatar et Arabie Saoudite notamment) ? Pourquoi, tout simplement, ne pas y voir un nouvel épisode de la lutte entre le pouvoir alaouite des Assad et l'extrémisme sunnite (qu'on se rappelle l'écrasement militaire de la révolte des fondamentalistes sunnites, menée par les Frères musulmans, à Hama en 1982,  avec plusieurs dizaines de milliers de morts) ? 

Quant à la sous-évaluation du danger islamiste, elle laisse pantois. « Plus la guerre continue, plus il y a des risques d'extrémisme » dit l'un; « le meilleur rempart contre l'extrémisme c'est la Coalition nationale syrienne » dit l'autre. MM. Hollande et Fabius seraient-ils donc les seuls à ignorer que les extrémistes du front Al-Nosra constituent déjà l'armature de la rébellion - au point que le toujours bien informé Los Angeles Times vient de révéler que la CIA a désormais pour objectif de faire liquider par des drones les chefs islamistes radicaux de Syrie ? Seraient-ils donc les seuls à ignorer que ces islamistes attirent là-bas de plus en plus de djihadistes étrangers, clones de ceux-là mêmes que nos soldats combattent actuellement au Mali - comme le souligne M. Oussama Suleiman, surnommé « le comptable de l'hécatombe syrienne » et peu suspect de sympathie pour le régime de M. Assad ? Seraient-ils donc les seuls à ignorer que ce sont les islamistes qui ont raflé la mise des « printemps arabes » de Libye, d'Egypte et de Tunisie – malgré les aides directes et indirectes des démocraties occidentales à leurs adversaires ?  

Si les risques d'une levée de l'embargo sont  évidents, la France a-t-elle au moins un quelconque intérêt qui viendrait justifier la chose, comme c'est au fond le cas au Mali ? Nullement (en tout cas, il n'en est jamais question dans les propos officiels). Alors, pourquoi ? De bien mauvaises langues prétendent que l'affaire syrienne n'est qu'une échappatoire pour M. Hollande, peu à son avantage par ailleurs. Mais c'est sans doute, et  plus simplement,  l'idéologie qui explique la poussée de fièvre élyséenne. Il n'est que de considérer ses soutiens : l'appareil socialiste (entre autres MM. Désir et Cambadélis) qui se répand dans des médias complaisants, et dans la rue  les nouveaux va-t-en-guerre d'Amnesty International, d'E.E.L.V. et du N.P.A. ! On prône et on défend – quoi qu'il puisse en coûter au pays – les  «valeurs utopiques » de la démocratie universelle. 

Il y aura forcément un vainqueur et un vaincu en Syrie. Le danger pour la France réside dans le jusqu'auboutisme de MM. Hollande et Fabius : si demain l'embargo est levé, il n'y a aucun doute qu'ils feront un pas de plus dans leur engagement, ce qui n'est pas peu inquiétant – car qu'irions-nous faire dans cette galère ?  

syrie hollande intervention.jpg 

S'ils tiennent à ramer, qu'ils le fassent sans nous !

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lundi, 11 mars 2013

AFRIQUE, QUAND TU NOUS TIENS ...

Au début du mois, un article du « Figaro » (reproduit, d'ailleurs, dans ce blog) révélait que le gouvernement de Londres n'avait pas hésité à déchoir de leur nationalité britannique des « binationaux » pour cause de lien avéré avec une entreprise terroriste islamique : il est apparu à l'exécutif qu'un tel engagement renvoyait ipso facto, et du coup de jure, le « bi » à ses seules origines ethniques. D'ailleurs, certains de ces déchus ont par la suite été tués dans des opérations militaires anti-terroristes en Somalie ou ailleurs, justifiant ainsi la décision londonienne.


En France, le sujet est tabou. Arc-boutée sur son idéologie immigrationniste et sur sa prétention à transformer les gens d'un coup de baguette « républicaine », l'ensemble du pays légal élimine toute allusion au problème par l'ostracisme intellectuel ou le légalisme aveugle. Il n'est certes plus besoin de prouver que l'incorporation massive dans le corps national, par naturalisation ou droit du sol, de centaines de milliers d'étrangers, a pour conséquence collatérale de « franciser » un nombre considérable de voyous : les noms de la majorité des délinquants parlent d'eux-mêmes... Mais c'est bien la tolérance à l'égard de la « binationalité » qui pose problème. Outre que, le plus souvent, la double nationalité ne correspond à aucune réalité juridique, elle permet à trop de gens de profiter de leur nationalité française pour servir des intérêts étrangers, voire hostiles à notre pays.

On apprend ainsi que, si plusieurs Français ont été arrêtés à l'occasion des événements du Mali, tous, semble-t-il, sont des “franco-xxx” : « franco-congolais », « franco-malien », « franco-algérien », etc. M. Le Drian nous explique qu'il s'agit de « certains jeunes en quête d'un destin radical ». Nous savons lire : « jeunes » signifie dans la France d'aujourd'hui tout être humain de 15-35 ans ayant ce que certains appellent pudiquement « des origines ». Nous connaissons aussi le sens des mots : « radical » renvoie aux racines. Traduction de la phrase de M. Le Drian : « de prétendus Français engagés dans un combat identitaire islamiste ». Schizophrénie, dira-t-on. Peut-être, mais qui est schizophrène ? Sont-ce ces « jeunes » ? N'est-ce pas plutôt le ministre ?


Creusons un peu. M. Ibrahim Aziz Ouattara est né il a vingt-cinq ans de parents maliens (il est donc malien), à Aubervilliers (il est donc français). En 2010, il est poursuivi et incarcéré pour projet d'attentat contre la mosquée de Paris. Il sort (évidemment) en 2012, l'affaire n'ayant pas encore été jugée, et se soustrait au contrôle judiciaire. Elevé dans les écoles de la République, c'est-à-dire aux frais du Gaulois de base, monsieur désire mourir en martyr (encore un mot qu'il faut traduire : le martyr est désormais un être violent cherchant à tuer) dans les zones de combat au Mali... donc, là où se battent les soldats français. Projet terroriste, projet d'attaquer éventuellement des soldats français en guerre : c'est plus qu'il n'en faut, la cause est entendue. 

Ou devrait l'être. Or, évoquant M. Ouattara et les autres, M. Hollande parle de « concitoyens perdus ». Cherchez l'erreur.

DJIHADISTE FRANCAIS.jpg 

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mardi, 05 mars 2013

LE PÉCHÉ ORIGINEL

caricature divorce peuple elites.jpgLucide, M. Hollande affirme le 5 février devant le parlement européen que « ce qui nous menace, ce n’est plus la défiance des marchés, c’est celle des peuples » : à une confiance de fond des marchés fondée sur la richesse réelle d’une Europe devenue pour eux la poule aux œufs d’or répond en effet, de plus en plus et un peu partout dans les pays de l’Union, le scepticisme et le mécontentement des peuples. Trois semaines plus tard, l’Italie vote, avec les résultats que l’on sait. C’est l’incompréhension et la consternation chez les européistes, atterrés par la montée d’un populisme honni conduisant d’après eux à « une impasse démocratique ». Les plus calmes soulignent la conjonction d’une forte abstention, d’une bonne campagne de M. Berlusconi et de la percée du M5S de M. Grillo. Les plus enragés invectivent les Italiens et leurs meneurs, allant jusqu’à les traiter de clowns.

 

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la France pourrait bien connaître un scénario à l’italienne. Nous aussi sommes à la merci des marchés dont nous dépendons désormais (depuis une bonne trentaine d’années), puisque ce sont eux qui nous permettent de vivre à crédit et qui contraignent les gouvernements successifs à adopter des politiques de rigueur, donc à mécontenter les citoyens-électeurs. Il paraît ainsi difficile d’échapper à l’alternative austérité~populisme et on comprend la colère de ceux qui manifestent contre des sacrifices dont la seule justification est de confirmer une courbe et/ou une statistique bruxelloises. Aussi Mme Le Pen a-t-elle beau jeu de demander la tenue d’un référendum sur la sortie de la France de l’Union européenne en janvier 2014.

 

En réalité, il n’y a pas divorce entre l’Union européenne et les peuples d’Europe car il n’y a jamais eu mariage. Conçue à l’origine par ses pères fondateurs comme une « zone » de paix et de prospérité, l’Europe – ou plutôt ce que l’on nomme abusivement aujourd’hui « Europe » - a été, au fil des ans, affublée de tous les oripeaux de la pensée unique, laquelle en a fait une sorte de paradis idéologique à venir pour les prétendues « valeurs  démocratiques ». Les européistes peuvent bien s’arracher les cheveux. Leur véritable tort  reste d’avoir rêvé une Europe coupée de ses réalités et honteuse de ses racines – comme l’illustre si bien l’exemple trivial des billets émis par la B.C.E. En fait, l’Europe existe, elle est même derrière nous : une diversité foisonnante de peuples et d’États, un inépuisable capital culturel et artistique, une étonnante capacité à travers l’histoire à être elle-même et un modèle pour les autres – et, au fond, pour reprendre les termes de José Antonio Primo de Rivera, une véritable unité de destin dans l’universel.

 

C’est seulement dans le respect d’elle-même que l’Europe pourrait acquérir une dimension politique.

 

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lundi, 25 février 2013

LE MINISTERE DE L’INJUSTICE

violence bac paris 2013.jpgLe débat est ancien : dès lors qu’une faute est commise, faut-il privilégier la sanction ou la possible rédemption du coupable ? Coteries et médias de la bien-pensance nous serinent que le fautif ne l’est jamais autant qu’on le croit et que, moins il serait « puni » par l’incarcération, plus il serait « réinsérable ».

 

C’est le point de vue de Mme Taubira dont l’habileté tactique repose sur une démarche en deux temps. D’abord, pour ne pas affoler l’opinion, on ne parle que des petits délinquants – c’est-à-dire, dans les faits, ceux qui pourrissent quotidiennement la vie des autres. Ensuite, on feint l’objectivité - c’est ainsi que mercredi dernier, un jury dit de consensus [?] sur la prévention de la récidive a remis des conclusions  qui vont souvent beaucoup plus loin que certains engagements du parti socialiste.

 

L’irréalisme forcené de Mme Taubira se heurte pourtant aux faits les plus évidents. Ainsi, et quoi qu’on puisse en penser par ailleurs, la mansuétude « taubiresque » appliquée en Grande-Bretagne n’a rien réglé tandis que la tolérance zéro appliquée à New-York a entraîné un recul du tiers de la délinquance. En France même, depuis trente ans, l’explosion de la violence (jusqu’à 13000 vols, 2000 agressions et 200 viols par jour, d’après l’enquête de Laurent Obertone dans La France orange mécanique) est parallèle à la diminution de l’accomplissement des peines (qui peut atteindre les deux tiers !) - sans parler des 80% de petits délinquants qui ne voient pas de juge, des milliers de peines qui ne sont pas appliquées et très souvent de l’absence d’emprisonnement pour les peines inférieures à deux ans (grâce à M. Sarkozy et Mme Dati).

 

Jeudi dernier, au petit matin, MM. Malamine Traoré et Mehdi Bensassou, percutent volontairement avec leur 4x4 un véhicule de la BAC parisienne, tuant deux policiers et en blessant grièvement un troisième. Le conducteur, âgé de 22 ans, est ivre et sans permis mais avec un casier chargé (huit condamnations, deux séjours en prison). On aimerait savoir combien de temps ce voyou a passé derrière les barreaux pour avoir récidivé aussi souvent… Petit délinquant « mis à l’épreuve », M. Malamine Traoré n’était pas en prison : il a tué deux policiers. S’il avait été à sa place, c’est-à-dire en prison, deux pères de famille seraient toujours en vie.

 

On objectera qu’il ne faut pas généraliser. Mais il s’agit là d’un exemple parmi des centaines, des milliers d’autres – souvent moins tragiques mais toujours insupportables. Jusqu’à l’impossible preuve du contraire, la seule solution juste, et quel qu’en soit le coût, réside dans la fermeté des peines et de leur application : n’en déplaise à Mme Taubira, la société a le devoir de mettre le délinquant hors d’état de lui nuire.

 

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lundi, 18 février 2013

SUIVEZ LE BŒUF ! 

viande,vache folleC’est désagréable à dire mais, s’il est vrai qu’on est ce qu’on mange, alors nous ne sommes plus grand-chose, une sorte de société « hors sol », qui a perdu ses racines et ses repères : nous mangeons n’importe quoi parce que nous sommes en train de devenir n’importe qui. Mi-janvier, les autorités sanitaires britanniques découvrent que des steaks hachés certifiés pur bœuf produits en Irlande contiennent de la viande de cheval. La médiatisation de cette banale escroquerie plus ou moins mafieuse débouche, partout en Europe, sur la dénonciation de ce qui n’était au fond qu’un secret de polichinelle, l’absence d’informations fiables sur la nature et l’origine de nombreux produits alimentaires.

 

Face au spectre d’une nouvelle « crise alimentaire », les services de M. Hamon suspendent l’agrément sanitaire de la société Spanghero, sans doute irrémédiablement condamnée désormais. S’en prendre au lampiste est facile mais peu efficient : même si des erreurs – voire des fautes – ont été commises par ladite société, n’est-ce pas plutôt le libre marché européen qu’il faut incriminer ? C’est ce qu’implicitement reconnaissent les mêmes services ministériels quand ils prétendent renforcer les contrôles - annonce faite pour rassurer mais qui relève plutôt de la communication, vu la nature des relations commerciales intra-européennes.

 

Une sorte de malédiction sui generis semble bien peser sur l’Europe de Bruxelles, qui oscille entre la nullité et la nocivité. Fondée sur le dogme d’un libéralisme exacerbé, elle distille cependant un ensemble de réglementations kafkaïennes, qui paralyserait les meilleures volontés et permet paradoxalement à divers trafics de prospérer en toute impunité. On est ainsi effaré d’apprendre que certains steaks hachés suivent un circuit « communautaire » d’une demi-douzaine de pays : Roumanie → Pays-Bas → France [1] → Luxembourg → France [2] → pays consommateur ! Cet imbroglio géographique et l’opacité de la plupart des intermédiaires ont pour conséquence l’impossibilité (à ce jour, du moins) d’un étiquetage final comportant la nature réelle des ingrédients et une vraie « traçabilité » des plats cuisinés qui finissent dans nos assiettes.

 

Pourtant, le vent pourrait bien tourner. En effet, les acteurs économiques mais aussi les médias et par conséquent les opinions publiques (c’est patent en France) semblent favorables au rétablissement de « circuits courts » de consommation. Il faut s’en féliciter : outre que c’est le bon sens même, c’est tout simplement notre intérêt commun. Encore un pas : cette relocalisation de la production-consommation pourrait être envisagée pour tous les secteurs (et pas seulement l’alimentaire) où la chose est possible. Cela suppose bien entendu une intervention de l’Etat avec le rétablissement d’une politique de méfiance/défiance donc de protection aux frontières.  

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lundi, 11 février 2013

TOUJOURS PLUS ! 

immigrationLe ministère de l’Intérieur vient, tout récemment, de réaffirmer sa stratégie en matière d’immigration : privilégier la naturalisation sans pour autant renoncer à la régularisation. Dans le même temps, on apprend que, pour le gouvernement, le droit de vote aux immigrés (dans certaines conditions) reste une idée d’actualité. Tout cela est-il bien raisonnable ?

 

Les motivations, à gauche, sont de deux ordres. D’abord, de principe : on connaît l’antienne multiculturaliste qui va jusqu’à faire du métissage une sorte de panacée sociétale ; c’est l’aboutissement logique, au mépris des évidences les plus élémentaires, de la confusion sciemment entretenue entre le pays réel et la république au sens idéologique du terme. Ensuite, d’efficacité immédiate : on sait (et on comprend bien pourquoi) que la majorité de cette population immigrée apporte(rait) ses suffrages à la gauche. La droite parlementaire partage en fait, sur la question, les mêmes valeurs dites républicaines. D’ailleurs, c’est bien elle qui a été l’initiatrice dans les années soixante puis soixante-dix de l’immigration de masse, devenue immigration de peuplement, à la demande d’un patronat rien moins que patriote sur le plan socio-économique.

 

Pis : il existe un véritable acharnement immigrationniste qui, depuis l’Eglise de France jusqu’aux « associations », défend les immigrés au nom de la charité ou des droits de l’homme. Ainsi nous impose-t-on d’être charitables avec ces Européens de l’Est, atteints de tuberculose, qui se font soigner à Lyon à nos frais et périls ou ces Roms qui, dans le meilleur des cas, mendient à nos carrefours. Ainsi reconnaît-on à trop d’Africains le droit de s’entasser dans des immeubles insalubres, de manger dans des restaurants caritatifs, de plomber l’Education nationale par la scolarisation de leurs nombreux enfants, de bénéficier de la C.M.U. et d’autres aides « sociales ». L’intérêt du pays n’a rien de commun avec les exigences morales des uns et des autres : la France n’est pas l’Eglise et les « associations » ne sont pas la France.

 

Quant à l’argument le plus souvent avancé, selon lequel le peuple de France est le produit d’un long et constant métissage, il est controuvé et fallacieux. On sait désormais que les premières vagues migratoires de l’époque moderne sont très récentes. On sait surtout qu’elles ont été quantitativement limitées et que, malgré la proximité ethno-culturelle et/ou religieuse des arrivants (Polonais, Italiens, Arméniens,…) leur intégration dans le corps national ne s’est pas faite sans heurts ni difficultés. Or, aujourd’hui, l’immigration est quantitativement considérable et, dans son essence, le plus souvent très étrangère à la réalité nationale. Les chances d’une intégration (de la part des migrants) et d’une acceptation (de la part des autochtones) paraissent donc bien minces.

 

Si le fait même de l’immigration est difficilement contestable, il ne peut, donc il ne doit, s’agir que d’une immigration bénéfique pour le pays c’est-à-dire choisie, modérée et régulée.

 

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lundi, 04 février 2013

Illusions d’optique ? 

bamako,mali,hollande,tombouctouDans son discours de Bamako, M. Hollande a dit qu’il n’entendait pratiquer aucune ingérence dans la politique intérieure malienne, les problèmes politiques de la France lui paraissant suffisants.  

C’est un fait qu’ici il reste d’abord le candidat socialiste élu, c’est-à-dire le représentant d’une faction, porté au pouvoir par le jeu « démocratique » d’une élection, dont on sait bien que les résultats sont en grande partie fonction du type de scrutin et que le vainqueur, le plus souvent, divise autant qu’il ne rassemble

 

Or il semblerait que le bon sens populaire ne se satisfasse pas vraiment de cette situation. Le Monde a ainsi publié récemment un sondage (Cevipof, Ipsos) d’après lequel 87% des Français pensent que « le pays a besoin d’un vrai chef pour mettre de l’ordre ». Le pourcentage est éloquent et a de quoi déranger, voire inquiéter, le microcosme parisien de la pensée unique. C’est ainsi que M. Thomas Legrand dans son éditorial insidieusement titré « illusions d’optique » (France Inter, vendredi 1er février, 7h45) tente un véritable détournement de signification.

 

L’éditorialiste rappelle d’abord l’élection par ces mêmes Français du mou « Flamby », antithèse de ce « chef » prétendument souhaité par le pays – feignant d’ignorer qu’avec dix millions de suffrages au premier tour, et dix-huit millions au second, le vainqueur socialiste reste loin des 87% du sondage ! Puis, se substituant sans vergogne aux Français, dans un irrépressible mépris d’intellectuel parisien pour le bon peuple qui décidément ne comprend rien, il ajoute que l’autorité souhaitée doit être « une autorité forte, certes, mais arbitrale, bienveillante et exemplaire » (faisant grâce aux auditeurs de l’adjectif « normale »).Et de conclure, par une pirouette osée, que les Français rejettent en fait « la vieille acception du mot autorité » [c’est-à-dire, d’après notre dictionnaire le « droit ou pouvoir de commander »] et aspirent en réalité à cette démocratie participative dont Mme Royal a donné l’idée au cours de sa campagne de 2007 ! Il faudrait donc comprendre que le sondage dit le contraire de ce qu’il dit…

 

Ce que M. Thomas Legrand nie, c’est la profonde aspiration populaire pour des institutions où les factions politiciennes et parlementaires ne parasitent pas l’exercice du pouvoir. Quand il a engagé la France au Mali, M. Hollande a agi en chef des armées : cela a été possible parce que, au moins dans ce domaine, les institutions actuelles le lui permettent. Mais jusqu’à quand ? De droite à gauche, ils sont nombreux à rêver d’un retour au parlementarisme et à souhaiter, en attendant, un affaiblissement de l’Etat. Celui-ci, si imparfait qu’il soit, reste pourtant le meilleur garant de la pérennité nationale. 

 

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lundi, 28 janvier 2013

Les rats quittent le navire

grande bretagne,schengen,europe,mitteleuropaEn annonçant le 23 janvier dernier la tenue d’un référendum sur le maintien de son pays dans l’Union Européenne, M. David Cameron a peut-être signé l’arrêt de mort de ce que les européistes appellent « Europe ». Déjà l’eurosceptique Danemark s’interroge et, en France même, les réactions sont vives et partagées.

La Grande-Bretagne avait réussi, suite à la levée du veto français (prix à payer pour le ralliement centriste à M. Pompidou), à intégrer la C.E.E. en 1973. Elle le voulait pour des raisons commerciales (briser ce nouveau blocus continental que représentait pour elle la C.E.E.) et politiques (garder la main sur toute évolution postérieure de cette même C.E.E.). Pendant quarante ans, elle a toujours refusé ce qui lui semblait menacer son indépendance (comme l’espace Schengen et la monnaie unique). Aujourd’hui que l’« Europe » n’est décidément plus que ce qu’elle souhaitait qu’elle fût – un marché ouvert à tous les vents – et que ses intérêts commerciaux sont ailleurs (son commerce avec le reste du monde est supérieur à son commerce avec l’U.E.), elle envisage la sortie. Belle leçon de réalisme politique.

En fait, l’attitude de la Grande-Bretagne souligne cruellement la vacuité de l’« Europe ». Celle-ci n’est effectivement qu’un grand marché libre et sans protection aucune, avec comme corollaire une immigration massive, mal contrôlée et dévastatrice. Cette « Europe » amnésique et aboulique, cheval de Troie d’une mondialisation qui nous ruine et nous détruit, libéraux et sociaux-démocrates l’ont voulue ensemble. M. Montebourg a donc parfaitement raison de défendre (France 2, « Des paroles et des Actes », jeudi 24 janvier) le protectionnisme contre le libre-échangisme de M. Minc, exemples probants à l’appui (comme celui d’Apple, taxé par le Brésil, et même les Etats-Unis, et donc contraint de se relocaliser dans ces deux pays).

Croire encore au prétendu et salvateur modèle allemand serait, par ailleurs, se faire beaucoup d’illusions. L’Allemagne est elle aussi victime de la mondialisation et de l’impuissance de l’« Europe », même si elle donne l’impression d’une sorte de prospérité décalée. La vérité est que l’industrie allemande a exploité la Mitteleuropa, y délocalisant une grande partie de sa production industrielle, se contentant de rajouter une griffe finale garante de la « deutsche qualität », avec comme résultat une baisse des coûts sociaux lui permettant de réaliser 80% de ses excédents au détriment de…ses propres partenaires européens – mais pour combien de temps encore ?

On doit donc remercier M. Cameron. Son initiative pourrait être à l’origine d’une prise de conscience permettant de dépasser le clivage stérile nationalisme~européisme. Dans la perspective de ce débat d’idées, la seule certitude est que l’Europe que nous pourrions appeler de nos vœux n’aurait rien de commun avec celle qu’on nous a concoctée et imposée - et qui est un véritable fiasco. 

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lundi, 21 janvier 2013

LES QUESTIONS QUI DÉRANGENT

mali,hollande,serval,djihad,islamismeVoici donc M. Hollande dans le rôle du « chef », grâce à la vertu des institutions de la Ve République. Nous ne nous en plaindrons pas mais, s’il faut bien entendu souhaiter que les résultats de l’opération Serval soient à la hauteur des mots employés (c’est « la guerre », « il faut les détruire »), rien ne doit venir occulter les questions politiques que pose la passe d’armes initiée au Mali.

 

D’abord, pourquoi la France s’est-elle trouvée si longtemps seule et se trouve-t-elle désormais si peu soutenue de façon concrète par ses « partenaires » privilégiés que sont les Européens ? Réponse : l’Europe n’est pas défaillante, elle est inexistante. Donc continuer de réduire les dépenses militaires, en prenant notamment comme prétexte que nous ne serions plus qu’une composante d’un ensemble européen, comme le font les gouvernements successifs depuis des années, relève au mieux de l’aveuglement. Certes, il serait de bonne politique de contracter de solides alliances militaires avec nos proches voisins. Mais ne faisons pas comme si c’était fait. Alors qu’on célèbre le cinquantenaire du traité de l’Elysée, signé par le général De Gaulle et le chancelier Adenauer le 22 janvier 1963, il serait peut-être temps de poser le problème. D’autant qu’il sera très difficile à résoudre car, pour l’Allemagne (ou la Grande-Bretagne), toute action militaire doit s’inscrire dans une démarche chapeautée par les Etats-Unis d’Amérique, toute action de défense européenne passe par l’OTAN.

 

Nous devons donc forcément nous interroger sur les Etats-Unis d’Amérique. L’Histoire récente nous enseigne que les Américains ont toujours été hostiles à la présence française en Afrique (comme le montre leur position durant la décolonisation – y compris pour l’Algérie) et qu’ils ont constamment œuvré par tous les moyens et dans tous les domaines (non seulement économique et commercial mais aussi culturel et diplomatique) pour nous évincer de ce continent. Ils sont l’Empire et, en Afrique aussi, ont la prétention de régenter les choses. Dans ces conditions, tout abandon de souveraineté – comme le réalignement récent de la France par le retour dans le commandement intégré de l’OTAN – peut être dangereux pour notre indépendance nationale et constituer de ce fait une faute impardonnable. La ligne à suivre est claire : alliés, oui ; sujets, non. A défaut, il faut renoncer à exister en tant que puissance qui compte.

 

Enfin, comment ne pas s’interroger sur les incohérences de notre politique arabo-africaine. Certains de ces « djihadistes » que nous combattons au Mali faisaient partie des rebelles libyens auxquels nous avons, de façon irresponsable, parachuté des armes : qui sait si la balle qui a tué le lieutenant Boiteux n’est pas une balle française ? Certes, l’engagement français en Libye était le fait de l’improbable attelage Lévy-Sarkozy. Mais, en ce qui concerne la Syrie, c’est bien M. Hollande qui a pris l’initiative de reconnaître les insurgés – dont la plupart sont des islamistes qui – ce n’est un secret pour personne – sont armés et financés par des états du Golfe – dont notre très cher Qatar. On ne peut pas prétendre lutter contre la nébuleuse islamiste sans désigner ses bailleurs de fonds, par ailleurs très actifs et entreprenants jusque dans nos cités. Il est vain de s’imaginer que le wahhabisme est soluble dans quelque « modernité » que ce soit et il faudra bien en tirer les conséquences.

 

M. Hollande est pour l’instant à son avantage comme chef des armées. Il faut espérer qu’il saura aussi, malgré ses antécédents idéologiques, être à son avantage comme véritable responsable de la politique étrangère de la France. 

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mardi, 15 janvier 2013

Mali : piège ou opportunité ?

mali,hollande

On ne reprochera pas à M. Hollande d’avoir radicalement changé de cap dans l’affaire malienne, lui qui, deux semaines auparavant, semblait si proche de la position algérienne (laquelle, du coup, s’en trouve modifiée). Les réalités ont la vie dure, plus dure en tout cas que le bla-bla idéologique, et il a bien fallu en tenir compte.

 

Certes, les premières justifications avancées par le chef de l’Etat lors de l’annonce de l’opération « serval », paraissent quelque peu oiseuses, puisqu’il croit bon de se retrancher derrière une prétendue « légalité internationale » et de souligner qu’il ne s’agit pas de « nos intérêts fondamentaux ». Mais, dès le lendemain, le même M. Hollande affirme qu’il s’agit de « la sauvegarde d’un pays ami ». C’est mieux, parce que c’est reconnaître, de facto, que le Mali, création géographique du colonialisme français, continue de s’inscrire dans une zone d’influence française - ce qui  tranche radicalement avec la mascarade libyenne.

 

En revanche, on condamnera le refus, manifeste au début, de nommer notre ennemi : ce sont des « terroristes » et des « criminels » répètent à l’envi MM. Hollande et Fabius (ministre des Affaires étrangères). Pourquoi ne pas identifier l’ennemi ? Pourquoi même le dévaloriser en confondant volontairement ses buts et ses moyens ? On donne ainsi la fâcheuse impression qu’on le culpabilise pour mieux occulter son identité. M. Le Drian, ministre de la Défense, a, lui, tout de suite, et fort justement, parlé de « djihadistes », c’est-à-dire, si les mots ont un sens, de « combattants d’une guerre sainte menée au nom de la défense ou de l’extension de l’islam » (ce qui est bien le cas au Mali).

 

D’ailleurs, le renforcement du plan vigipirate, sur le sol français donc, prouve qu’il existe un véritable ennemi, susceptible de nous attaquer, avec ses armes et ses méthodes. Cet ennemi, ce n’est pas seulement une bande de terroristes-criminels, trafiquants de drogue et d’otages, basés dans le nord du Mali, ce sont, disséminés partout dans le monde – et en France même - des guerriers islamistes. Cet ennemi, c’est l’islam-isme, même si le C.F.C.M. (Conseil Français du Culte Musulman) fait régulièrement pression sur les autorités et sur les médias, souvent avec succès, pour qu’on évite le terme.

 

Voilà qui pose la seule question qui vaille : jusqu’où la France peut-elle et doit-elle aller dans cette affaire, seule et directement, ou avec d’autres et même indirectement ? Restaurer le statu quo ante, et laisser perdurer un état islamique sauvage au nord du Mali, cela signifierait que tous les Français qui seront tombés dans cette guerre – à commencer par le premier d’entre eux, le lieutenant Boiteux – seront morts pour rien. Pis : une intervention militaire qui ne répond pas à une ligne politique ferme peut vite se transformer en piège, comme le montre l’exemple de l’inutile et coûteux enlisement de nos troupes en Afghanistan…

 

L’affrontement avec les djihadistes du Mali (quelle que soit la complexité de leur provenance) constitue une belle opportunité qu’il ne faut pas laisser passer : nos soldats doivent avoir pour mission d’anéantir un ennemi avec lequel toute négociation est impossible, de conforter par là une politique africaine plutôt défaillante et d’envoyer un message de force à ceux qui ne comprennent que la force.  

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Lundi, 07 janvier 2013

Etre ou ne plus être français

Au début, rien que de très banal. Un artiste de renom, riche et désireux d’être moins imposé, s’installe à l’étranger - à l’instar de tant d’autres dans le sport, le spectacle ou les affaires. S’il le fait, c’est qu’il peut le faire. Dès lors, à quoi bon le traiter de « minable » ou, à l’inverse, le porter au pinacle ? C’est tout simplement un problème juridique. Certes, un Français doit, malgré qu’il en ait, s’acquitter de ce qu’il doit au fisc, mais il a la possibilité d’échapper à cette obligation - la preuve : tous ces joueurs de tennis ou ces chanteurs qui « résident » en Suisse. Et c’est là que le bât blesse. Cet « exil fiscal » dont on nous rebat les oreilles est bien une affaire de privilégiés : sans être un maniaque de l’égalité, on ne peut que souhaiter que des mesures soient prises pour que cela cesse.

 

depardieu-poutine-930_scalewidth_630.jpgEt puis, médias aidant, tout dérape et vire à la farce. De représentant emblématique, voici notre Depardieu national devenu l’anti-héros de mauvais scénarios : après Depardieu-Obélix chez les Belges, c’est Depardieu-Raspoutine chez les Russes. Et il donne des idées à d’autres. C’est ainsi que Mme Brigitte Bardot menace de quitter la France si on euthanasie deux éléphants soupçonnés de tuberculose… Etre ou ne plus être française pour deux éléphants : carrément grotesque ! Mais révélateur aussi, car ces manifestations de grogne, allant jusqu’à la remise en cause de l’appartenance nationale, constituent un symptôme (parmi tant d’autres) du délitement de la France.

 

En vérité, des esprits chagrins (qui, reconnaissons-le, ont souvent raison) disent que c’était à prévoir. Nous vivons en effet dans un pays menacé de subversion démographique par deux facteurs : d’abord, un « droit du sol » dangereux si ce n’est suicidaire, dès lors qu’il ne s’applique plus à des individus mais à des communautés prolifiques ; ensuite, une conception idéologique de la réalité nationale selon laquelle être français, c’est reconnaître et faire siennes les « valeurs » dites « républicaines ». Du coup, n’importe qui né en France est français et n’importe qui sur terre a vocation et possibilité de devenir français. La porte est donc ouverte : comment s’étonner, dès lors, qu’au gré de ses intérêts ou de son caprice, quelqu’un(e) décide d’entreprendre la démarche inverse, c’est-à-dire de sortir ?

 

En somme, si les choses devaient perdurer, on changerait de nationalité comme d’opérateur téléphonique ! Ô tempora…

 

Mais on ne sort que pour aller ailleurs. Car le fait national – dont la « nationalité » au sens administratif du terme n’est qu’un aspect – continue de structurer l’ensemble de la planète. Et si nous avons du mal à imaginer que M. Depardieu ou Mme Bardot puissent jamais être véritablement russes, c’est bien parce qu’« être » russe renvoie à une spécificité dont il leur est difficile de se prévaloir : qu’ils le veuillent ou pas, ils « sont » français – et le resteront - par tout ce qui les rattache à une terre, à une langue et à une histoire communes à tous les Français.  

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lundi, 31 décembre 2012

Le changement ? Quel changement ?

HOLLANDE ELU BASTILLE 2012.jpgLorsque le 6 mai 2012, de nombreux drapeaux étrangers ont salué la victoire de M. François Hollande, place de la Bastille, nombreux ont été ceux qui ont voulu y voir, pour le meilleur ou le pire, un symbole fort du changement tant annoncé. Ces drapeaux représentent bien évidemment, d’un point de vue sociologique, et jusqu’à la caricature, les deux France : celle qui cherchera toujours à privilégier l’étranger, celle qui se raidit dans un patriotisme défensif. Mais il serait bien naïf de penser que quelques drapeaux, français ici, afro-asiatiques là, suffisent à infléchir véritablement le cap d’une politique.

Quitte à décevoir, voire à choquer, nous dirons donc que l’élection de M. François Hollande - par ailleurs jugée comme l’événement le plus important de l’année en France – est plutôt une sorte de non-événement : il ne s’est en fait rien passé d’essentiel ce 6 mai 2012, rien en tout cas qui soit susceptible d’être déterminant pour la suite en modifiant la situation du pays.

Certes, on a pu constater une différence entre l’ancien président – plutôt agité, inconséquent, contradictoire - et le nouveau – apparemment calme, discret, hésitant. On peut aussi se gargariser de mots et dire que, désormais, la « gouvernance » n’est plus la même mais, outre que cela est faux (ériger en mode de gouvernement un comportement inverse du précédent, n’est-ce pas, encore, faire de la « com » à la Sarkozy ?), cela consiste de toute façon à privilégier les apparences (comme le dit si bien M. Eric Zemmour : « Le mot même de gouvernance prouve qu’il n’y a plus de gouvernement »).

Quid du fond dans tout cela ? Nos journalistes, dans leur palmarès 2012, citent volontiers deux exemples qu’ils qualifient de « majeurs » : le soutien apporté à l’opposition armée syrienne et la signature du pacte budgétaire européen. Or, dans les deux cas, la continuité entre les deux présidents est totale. En prenant position contre le régime de Damas, pour des rebelles armés et financés par les monarchies du golfe (dont les rapports avec la mouvance islamiste sunnite restent douteux), M. François Hollande poursuit la ridicule (voir les pantalonnades de M. Bernard-Henri Lévy) et dangereuse (voir les résultats) « politique » arabe dont son prédécesseur a donné le modèle dans l’affaire libyenne. En signant le pacte budgétaire européen, « à la virgule près » comme le soulignent certaines excellentes mauvaises langues, M. François Hollande a donné son aval à un document préparé par son prédécesseur, confirmant par là leur identité de vues sur une certaine Europe, laquelle, gangrenée au plus haut niveau par l’idéologie mondialiste est bien incapable de nous défendre contre les impérialismes économiques chinois ou américain.

Rien n’a donc changé, pour le plus grand malheur du pays. Règne toujours un monstre idéologique, qu’on pourrait nommer « social-libéral-démocratie », qui organise en son sein une alternance fictive, uniquement fondée sur des prévalences mais sans jamais remettre en cause l’essentiel, c’est-à-dire la lente et continue dégradation d’un pays notamment miné par la subversion démographique et livré en pâture aux intérêts des élites mondialisées.

 

 

lundi, 24 décembre 2012

Algérie : le nœud gordien

Le voyage de M. François Hollande en Algérie aura eu au moins ce mérite qu’on aura à peu près tout lu et tout entendu sur le sujet. Certaines vérités historiques d’évidence, d’abord, sur lesquelles nous ne nous attarderons donc pas, notre objet n’étant nullement mémoriel. Existe par ailleurs désormais un double consensus, en France s’entend, pour évacuer la « repentance », - laquelle ressortit au domaine moral, voire religieux, et n’a donc rien à voir avec le politique - et pour affirmer que l’Histoire doit et finira par s’imposer - malgré qu’en aient certains de l’autre côté de la Méditerranée.

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Au départ, cette visite d’Etat s’annonce plutôt bien. M. Jean-Pierre Raffarin évoque « des ondes positives » (sic) ! M. Bernard Guetta parle, dans sa chronique quotidienne d’une « communauté de langue, de culture et d’intérêts » entre la France et l’Algérie. M. Jean-Pierre Mignard, avocat et ami du chef de l'Etat affirme qu’« il se passe quelque chose de l'ordre de la confiance entre les deux pays». C’est beaucoup.

C’est même trop car il existe un précédent fâcheux. En août 1981, M. Claude Cheysson, ministre des Relations extérieures de M. Pierre Mauroy parle, à Alger, d’un « coup de passion » entre la France et l’Algérie – avec, comme conséquences, un accord gazier léonin au profit de l’Algérie et, déjà, l’idée du droit de vote aux immigrés algériens. Le même Claude Cheysson retournera à Alger le 1er novembre 1984 pour certaines festivités…

En fait, M. François Hollande s’est montré tel qu’en lui-même, pétri de bonnes intentions. Venu, selon Le Monde en « démineur du passé franco-algérien », il propose aux Algériens et aux Français de contribuer ensemble à établir les circonstances dans lesquelles s'est déroulée la guerre d'Algérie, en ouvrant toutes les archives aux historiens, afin que « de part et d'autre, les ressentiments s'effacent [et] pour que la paix des mémoires repose sur la connaissance du passé et non sur l'occultation des mémoires ». Proposition intéressante mais à laquelle, que l’on sache, Alger continue de faire la sourde oreille.

Dès lors, pourquoi encenser M. Abdelaziz Bouteflika et se faire des illusions sur la réalité d’un pouvoir algérien, sorte de nomenklatura où les anciens du F.L.N. côtoient les militaires pour mieux accaparer les richesses et paupériser tout un peuple (l’Algérie est riche mais les Algériens sont pauvres - cherchez l’erreur, M. Hollande !), donc le pousser à l’exil, c’est-à-dire à l’émigration en France, et faire ainsi payer la facture à l’ancienne puissance « coloniale » par le biais d’une pression migratoire insupportable ?

Pourquoi, par ailleurs, déclarer à Tlemcen que la France agira au Mali non pas pour son intérêt, mais « pour des principes » - ceux-là mêmes qui auraient été « bafoués » à Sétif le 8 mai 1945 - c’est-à-dire renouer avec le pathos idéologique des immortels principes et des droits de l’homme, ce même pathos qui a servi de justification au colonialisme de la troisième République ?

En un mot, M. François Hollande n’a pas été à la hauteur de la situation. D’ailleurs, au-delà des incantations, quels sont les résultats de cette visite ? Une usine de montage Renault à Oran (avec 51% du capital pour l’Etat algérien…), quelques mesures concernant les étudiants dont une sorte de programme Erasmus méditerranéen (on peut craindre que nous n’en supportions l’essentiel du financement), un alignement de fait sur la position algérienne concernant le Mali (belle preuve d’indépendance de notre politique étrangère), des efforts en matière de visas (sans commentaire). Tout ça pour ça ?

Parlant du passé « commun » des deux pays, M. Bernard Guetta, dans une belle envolée lyrique, peut bien dire : « tout cela fut mais ce qui pourrait être l’avenir compte infiniment plus ». Que n’a-t-il ajouté que, si l’avenir se construit sur la (re)connaissance du passé, il nécessite d’abord une volonté politique claire et ne saurait souffrir aucune des ambiguïtés dans lesquelles semble se complaire M. François Hollande ! 

algérie,hollande,mauroy,guettaUn chef de l’Etat digne de ce nom tiendrait aux Algériens un discours de vérité et de fermeté sur le passé, le présent et l’avenir. Sur le passé : la colonisation vous a rapporté autant, si ce n’est plus, qu’elle vous a coûté, et elle nous a coûté autant, si ce n’est plus, qu’elle nous a rapporté; nous sommes partis en 1962, n’en parlons plus ! Sur le présent et l’avenir : rien ne sera possible entre nous – alors que c’est souhaitable – tant que vous distillerez chez vous un sentiment d’hostilité à notre égard qui, joint à une exploitation de vos propres citoyens les poussant à l’exil, nous cause un problème démographique grave (700.000 des 900.000 Algériens exilés sont en France, sans compter les « bi-nationaux », les beurs, etc.), à savoir l’existence d’une sorte de « cinquième colonne » ; nous faisons de la solution de ce problème une condition sine qua non.

Est-ce trop attendre de M. François Hollande ? Sans doute, hélas ! 

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lundi, 17 décembre 2012

Les donneurs de leçons  

valls,dufflot,depardieuAu début de ce mois, Mme Cécile Duflot a rappelé à l’ordre l’Eglise de France au sujet des sans-abri. La semaine dernière, M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, a qualifié de « minable » l’attitude de Gérard Depardieu. La gauche nous ferait-elle une petite crise de moraline aiguë ? Pas du tout, elle est elle-même, plus soucieuse de ses prétendues « valeurs » que de ses devoirs politiques. En effet, ce que ne dit pas Mme Cécile Duflot, c’est que, pour l’essentiel, des logements font défaut à cause de l’immigration sauvage et incontrôlée qu’elle-même encourage par ailleurs. Ce que ne dit pas M. Jean-Marc Ayrault, c’est qu’un exil « fiscal » est toujours la conséquence (prévisible puisque possible) de mesures gouvernementales inconsidérées dans le cadre de notre actuelle législation.

Les médias ne sont pas en reste. Il aura suffi d’une énième « tuerie » aux Etats-Unis pour que, d’une même voix, tous – absolument tous - reprennent l’antienne du deuxième amendement de la constitution états-unienne relatif à la possession des armes à feu. Nouveau tour de piste pour la moraline : oh, les vilains Américains ! Le fait divers de Newtown est certes tragique, mais il n’autorise en aucune manière nos journaleux à décider ce qui est le bien ou le mal pour un pays étranger, sauf à être ridicules. Commençons plutôt par régler, sans états d’âme, notre propre problème avec les armes dont on sait qu’elles circulent, en grande quantité, dans les « cités ».

D’ailleurs, quel crédit accorder à des gens qui s’indignent à sens unique ? Les a-t-on entendus, tous tant qu’ils sont, politiciens et journalistes (pour l’essentiel de gauche), réagir dans un registre identique à l’occasion de l’un des innombrables actes de violence, ayant entraîné la mort, perpétrés sur le territoire français au cours de 2012 ? Rappelez-vous : ces deux femmes gendarmes froidement abattues, ce policier délibérément écrasé par une voiture volée, cet adolescent à scooter mortellement percuté par une autre voiture volée, ce commerçant détroussé et laissé mort pour trois fois rien… La liste est longue !

Par charité, nous ne chercherons pas à savoir si les auteurs de ces assassinats ont en commun « des origines » pour parler comme Miss France 2010 : si cela était avéré, ce pourrait peut-être expliquer certains silences… Des origines, justement, ils en ont, ces deux lycéens expulsés mercredi dernier : un Tunisien et un Marocain, tous deux délinquants violents et récidivistes, et…sans papiers. Alors, dira-t-on, M. Manuel Valls fait donc son travail. En l’occurrence, oui, et c’est la moindre des choses, après tout. Mais on a quand même, et bien évidemment, entendu les hurlements d’indignation d’une de ces  « associations » financées sur fonds publics, RESF (« Réseau Education sans frontières ») qui semble ainsi trouver normal que le contribuable français paye la scolarité de deux petits voyous étrangers.

Moralité : selon que vous serez tel ou tel (prudence, Harlem veille), les jugements « moraux » vous rendront blanc ou noir.  

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mercredi, 12 décembre 2012

Franc-parler et langue de bois

edouard martin.jpg     M. Edouard Martin, responsable syndical C.F.D.T. de Florange n’a pas sa langue dans la poche. Aussi n’a-t-il pas hésité, jeudi 6, à interpeller, par média interposé, M. François Hollande lui-même et à lui lancer, d’un ton à la fois menaçant et désespéré : « Nous allons être votre malheur !». Immédiatement, le désarroi s’est fait jour chez les intellectuels de gauche. Il fallait voir, par exemple, le visage de Nicolas Domenach (samedi 8 décembre, sur I-télé), et surtout l’entendre : qu’une stèle rappelle les promesses non tenues de M. Nicolas Sarkozy à Gandrange, c’est compréhensible ; mais qu’un ouvrier, incarnation « de tout ce que nous sommes » (comprendre : nous, la gauche) qu’un ouvrier, donc, s’en prenne à un président dela République socialiste, c’est plus que déroutant ou consternant, c’est tragique…

     M. Nicolas Domenach, et avec lui tous les bien-penseurs de la gauche, sont indécrottables. La gauche (et l’extrême-gauche) politicienne a-t-elle jamais fait autre chose que de se servir (beaucoup) du monde ouvrier (et plus généralement du petit peuple laborieux) en le servant (un peu).A quoi bon rappeler tous les exemples qui, dès 1791 (loi Le Chapelier : proscription des organisations ouvrières) confortent cette approche ?

     Le paradoxe est que, cette fois, ce n’est pas son jusqu’auboutisme idéologique mais un certain pragmatisme qui la met en difficulté, M. Jean-Marc Ayrault ayant expliqué que la nationalisation de Florange aurait coûté presque un milliard d’euros « pour un résultat hypothétique ». On ne saurait, bien entendu, reprocher à un Premier ministre de faire preuve du sens des réalités. Seul l’avenir dira ce qu’il en a vraiment été.

     En attendant, on ne peut que constater qu’en France même, il est bien puissant ce M. Lakshmi Mittal (il « pèse » plusieurs sites industriels et des milliers d’emplois), un peu trop sans doute et il doit être bien difficile, si ce n’est impossible, de le faire rester à sa place (toute sa place, rien que sa place), dans le carcan euro-mondialiste. Et il se pourrait tout aussi bien qu’on ait eu un bel exemple de langue de bois (« à la française », s’il-vous plaît) et que le gouvernement ait, tout simplement, cédé à la puissance d’un membre de ce que nous avons la semaine dernière appelé les groupes financiaro-industriels mondialisés.

     En tout cas, c’est l’analyse de M. Edouard Martin, lequel avait déjà affirmé, peu avant sa tonitruante imprécation, mais cette fois de façon plus conséquente, en même temps que plus étonnante (au sens étymologique) : « On a deux ennemis maintenant : Mittal et le gouvernement ! ». Retour à la politique, la vraie. Un véritable représentant du peuple (et même du peuple de gauche !) en guerre contre le pouvoir socialiste allié à un représentant de la finance et de l’industrie mondialisées : quelle que soit la tournure des événements, le franc-parler de M. Edouard Martin, a donc, d’ores-et-déjà, le mérite de proposer les termes d’une alternative.   

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mardi, 04 décembre 2012

Sur Florange

florange,parisot,medef,mittal,arcelorNous connaissons tous les péripéties de l’affaire Florange. A ce jour, la seule certitude reste que personne ne sait ce qui va vraiment se passer et si la « solution » du gouvernement en est bien une.

Sans sous-estimer l’approche économique, privilégions donc un point de vue politique. 

Le mot de « nationalisation » (qui inclut « national ») a constitué un espoir pour les uns, une menace pour les autres. A qui donc nuirait une nationalisation ? Pas aux « petits » ouvriers lorrains mais aux grosses entreprises mondialisées : c’est ainsi qu’il faut interpréter l’intervention de Mme Laurence Parisot jugeant « scandaleuse » toute éventualité de cet ordre. Rien de nouveau, en fait : déjà, il y a quelques mois, la présidente en exercice du MEDEF, c’est-à-dire d’un patronat qu’on aurait pu benoîtement croire « français », avait pris position, contre les intérêts français et pour les intérêts des groupes financiaro-industriels mondialisés, en soutenant (contre M. Claude Guéant) un immigrationnisme forcené (profitable à certaines entreprises, catastrophique pour le pays). 


Certes, on (de grands économistes, aux analyses impeccables, comme M. Elie Cohen) nous a bien expliqué que la nationalisation – fût-elle temporaire – du site Arcelor-Mittal de Florange constituerait une sorte d’hérésie. Certes, cela pourrait ne pas être « rentable », en tout cas certainement pas immédiatement. Mais l’avis des économistes, comme celui des militaires en temps de guerre, ne doit pas avoir d’autre valeur que celle de conseil. D’ailleurs, quelle est la rentabilité d’un agent de police ou d’un professeur de géographie ? Des choix, politiques, seront toujours à faire C’est au politique de décider et ses critères ne sauraient se limiter à un seul domaine. 

florange,parisot,medef,mittal,arcelorUn Etat ne peut en effet se cantonner à l’exercice de ses quatre fonctions propres – police, justice, armée et monnaie – fonctions dites « régaliennes », c’est-à-dire relevant de l’Etat « royal » (soit rappelé en passant), auxquelles l’Etat de ce pays a en grande partie renoncé, Europe et austérité obligent (inutile de détailler). L’Etat a aussi et conjointement le devoir, donc le droit, de conserver et sauvegarder la réalité nationale concrète : il en découle forcément, n’en déplaise à Mme Laurence Parisot et à M. Lakshmi Mittal, mais aussi à la Commission de Bruxelles et au F.M.I, qu’il exerce (en principe) directement ou indirectement et par tout moyen jugé utile, le contrôle (ce qui ne signifie pas la (re)nationalisation intégrale) de toutes les infrastructures et entreprise stratégiques – c’est-à-dire tout ce qui est susceptible de constituer, en des mains entièrement étrangères, une menace, de quelque ordre qu’elle soit, pour le pays et ses habitants. 

On voit que nous sommes loin du compte. Cela aura(it) un prix, pardon un « coût ». Mais, soyons-en sûrs, cela pourrait aussi rapporter (sinon, pourquoi le privé serait-il intéressé par la gestion – souvent prédatrice – de l’eau, des autoroutes, du téléphone, etc. ?). Et, de toute façon, cela doit être car toute féodalité est, par définition, un ennemi mortel pour la nation. Enfin, cela pourrait être le retour du politique.   

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mardi, 27 novembre 2012

Catalogne ou quand le pire n’est jamais sûr

catalogne,espagne,arturo masIl y a deux semaines paraissait dans ce blog l’excellent article de Pascual Albert intitulé « L’Espagne à la croisée des chemins. Espagne, où vas-tu ? ». Reflétant un point de vue espagnol, cet article met aussi l’accent sur le problème que poserait à la France une éventuelle indépendance de la Catalogne, c’est-à-dire la revendication territoriale de la « Catalogne nord » (en gros notre bon vieux département des Pyrénées–Orientales). Ajoutons que, dans la perspective de la seule Europe crédible, celle des Etats et des vieilles nations, l’intégrité de l’Espagne est, à nos yeux, essentielle. 


Dimanche, les électeurs se sont prononcés en Catalogne. Une première analyse des résultats permet de faire trois constats d’ordre purement arithmétique :

catalogne,espagne,arturo mas- premièrement, M. Artur Mas a perdu son pari puisque son parti « Convergencia i Unio » (CiU, nationalistes de centre droit) non seulement n’a pas obtenu la majorité absolue qu’il espérait (soit 68 des 135 sièges) mais, pis (pour lui), a régressé de 62 à 50 ;

- deuxièmement, ce recul est presque exactement compensé, côté indépendantiste, par la progression des deux partis de gauche - ERC (Esquerra Republicana de Catalunya, +10),  et CUP (gauche radicale +3) ;

- troisièmement, le rapport des forces entre « souverainistes » (incluant tous ceux qui sont prêts à aller jusqu’à une forme plus ou moins achevée d’indépendance - auxquels viendraient se joindre pour le référendum les écolo-communistes d’’ICV-EUiA) et « hispano-catalans» (ceux pour qui la Catalogne est et doit rester – malgré les ambiguïtés des socialistes du PSC - une des composantes de l’Espagne « plurielle ») n’a pas vraiment changé. On comptait 86 partisans d’un référendum d’autodétermination dans l’Assemblée sortante, 87 dans la nouvelle, soit un peu plus des trois cinquièmes.  

catalogne,espagne,arturo masLe vrai changement réside dans le nouvel équilibre à l’intérieur de la mouvance « souverainiste », nouvel équilibre dans lequel M. Artur Mas apparaît politiquement affaibli et donc davantage susceptible de céder aux surenchères des « enragés » de l’indépendance (ERC et CUP). Ainsi, dès dimanche, le directeur de campagne de CiU, M. Lluis María Corominas. a assuré que «le bloc des partis souverainistes est majoritaire, [et qu’] une consultation sera donc organisée». C’est-à-dire que M. Artur Mas et CiU poursuivent leur fuite en avant et, après le bras de fer sur le « pacte fiscal » perdu contre Madrid, agitent désormais le chiffon rouge d’un référendum sur l’indépendance.

L’Espagne est-elle donc menacée à moyen terme ? Certes, le risque d’une radicalisation de la Generalitat et d’une crispation identitaire est plus que jamais d’actualité. Cependant, on peut aussi interpréter les résultats de dimanche soir comme un coup d’arrêt à un mouvement qui aurait atteint son point culminant : pas de réelle progression sur le plan électoral (pas plus d’ailleurs que dans les sondages où l’aspiration à l’indépendance reste encore minoritaire) ; d’ailleurs, le taux très élevé de la participation montre aussi qu’existe un nombre grandissant de gens qui se veulent catalans et espagnols De plus, la cohabitation entre CiU et la gauche indépendantiste radicale, si elle devait se confirmer, pourrait bien se révéler embarrassante pour M. Artur Mas dans son combat contre Madrid et faire office de repoussoir pour une grande partie de la population catalane toujours très attachée à ses traditions, même religieuses.

De façon plus générale, le pays dispose encore de quelques atouts, notamment une très vivace tradition des libertés locales et régionales (les « fueros ») et un Etat monarchique (avec à sa tête le roi Don Juan Carlos) – atouts dont Pascual Albert a bien expliqué comment la conjonction des deux peut être salvatrice.  

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mardi, 20 novembre 2012

Du tout idéologique

syrie,guetta,hollandeM. Bernard Guetta, journaliste spécialisé dans la géopolitique (sa chronique matinale sur France Inter, même quand elle est critiquable sur le fond – et c’est assez souvent le cas – est toujours d’un très grand intérêt) nous serine depuis des mois que les pays arabo-musulmans sont en marche vers l’oméga démocratique. Si vous lui faites remarquer que le prétendu printemps arabe a de fait débouché sur un hiver islamique, ou pis islamiste, il vous répondra que vous vous trompez car il n’y a pas à proprement parler d’islamisme, il n’y a que des musulmans qui ont librement voté. Si vous avancez que le facteur religieux reste de toute façon dangereusement prépondérant au Maghreb et au Proche-Orient, il n’hésitera pas à faire le parallèle – insoutenable - avec l’Europe d’avant guerre ou même les Etats-Unis d’aujourd’hui. Ne reculant devant aucun sacrifice intellectuel « tactique », il cite volontiers – lui, l’homme de gauche - l’exemple dela Turquie où la « démocratie-musulmane » (comme il existe une démocratie-chrétienne) de M. Erdogan permettrait au pays de se distinguer en matière d’économie de marché avec un taux de croissance toujours proche de 5%. Et il n’est pas loin de voir dans le Qatar une sorte de compromis plus ou moins tolérable, puisque cet émirat se démarque de la rigoriste et honnie Arabie Saoudite par un projet fondé sur l’alliance du libéralisme économique et d’un simple conservatisme socio-religieux.

M. Bernard Guetta est une sorte de croyant, aveuglé par sa foi démocratique. Fagoté qu’il est dans son idéologie, aucune critique ne le perturbe et il ne recule devant aucun paradoxe. L’intérêt de la France ne semble pas déterminant à ses yeux – tout au moins pour ce sujet-là. Après tout, c’est (ou ce n’est qu’) un journaliste… 

Mais que penser de M. Hollande qui, chef de l’Etat, vient, par une double annonce sur la Syrie (reconnaissance du contre-gouvernement formé par l’opposition et échange imminent d’ambassadeurs), de donner à la politique étrangère dela Francedans la région un cap sinon dangereux, du moins douteux. Il se peut en effet qu’in fine les événements de Syrie tournent de la façon manifestement souhaitée par M. Hollande : c’est même plausible. Il se peut aussi que la France y trouve son compte : c’est seulement possible, mais franchement peu plausible. Au fond, la bonne question est de savoir en quoi nous importe – et que nous rapporterait - l’avènement (si avènement il y a) d’un régime dit « démocratique » en Syrie. Faute d’explication(s), l’emballement actuel est bien risqué.

M. Hollande n’est plus Premier secrétaire du Parti socialiste et il ne peut légitimement compromettre la France et ses intérêts pour des motifs idéologiques en fait identiques à ceux de M. Guetta.   

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